C’est dans le prestigieux musée du Kremlin de Kazan que cette semaine trône en majesté le plus tunisien des peintres russes : Alexandre Roubtzoff.
Après de magnifiques expositions à Moscou et à Saint Petersbourg, c’est à Kazan que cet artiste que la Tunisie a accueilli durant près de 40 ans poursuit la conquête de son pays natal.
L’artisan de ces retrouvailles : un collectionneur passionné qui, depuis de longues années, réunit l’œuvre éparse du maître, écume antiquaires, salles de vente, collections privées, héritages dispersés.
Un Tunisien qui a fait le cheminement inverse de celui de Roubtzoff puisque arrivé très jeune à Moscou, il s’y est installé et y a construit vie et carrière : Mehdi Douss, homme d’affaire de talent et collectionneur invétéré.
Alexandre Roubtzoff, on le sait, est arrivé en Tunisie en 1914, et y est décédé en 1949.
Durant de longues années, adoptant le pays qui l’accueillait et se faisant appeler Skander Roubtzoff, il peignit la Tunisie sous tous ses aspects : ses rues et ses monuments, ses personnages et ses paysages, ses traditions et ses architectures. L’œuvre qu’il a laissé témoigne d’un temps qui passe et que l’artiste s’efforce de fixer. Mais aussi d’un aspect ethnographique certain. Les collectionneurs de Roubtzoff font partie d’un cercle sacré. Tous se connaissent. Plusieurs ouvrages lui ont été consacrés.
À Kazan, l’événement avait pris l’importance d’un véritable événement national, rencontre culturelle et diplomatique à travers le temps et l’espace, et de nombreuses personnalités russes avaient tenu à venir de Moscou y assister. Et nous, nous espérons également voir un jour une exposition d’envergure de cet artiste à Tunis.