Les discussions des responsables dans le secteur de l’emploi perdurent et la situation du marché de l’emploi stagne malgré les réunions d’experts et de politiciens au pouvoir. Selon Slim Kaâbi, manager du bureau RAI, si la politique économique diffère d’un pays à l’autre, les investisseurs tunisiens procèdent, dans le domaine de la création de l’emploi, selon les lois en vigueur pour monter leurs projets et résorber le fléau du chômage.
«Toute création de projets commence par l’étude technico-économique d’un secteur déterminé qui sera suivie par la recherche du financement, laquelle sera suivie par l’exploitation. Une fois le projet réalisé et la production entamée, le porteur d’idée étudie la productivité aux fins d’une commercialisation des produits en Tunisie puis à l’étranger », assure Slim Kaâbi, manager du bureau RAI.
L’exportation, une solution majeure pour la réussite d’un projet
Vu les moyens limités du marché local, Kaâbi indique que l’exportation serait une solution pour la réussite d’un projet. « Malheureusement, le manque d’informations n’encourage nullement les opérateurs économiques à exporter de peur de l’insolvabilité du client étranger. Que faire alors ? Quelles sont les garanties pour vendre ses produits en dehors des frontières ? Il est important de savoir que tout un système d’assurance existe en Tunisie. Il est opérationnel dans divers secteurs. Avant, il n’était possible de bénéficier d’une assurance qu’en cas d’incendies ou de vols. Désormais, à présent, l’assurance est presque un partenaire dans la commercialisation de tous les produits », explique Kaâbi.
D’après lui, l’exportateur tunisien dispose d’une structure unique en son genre qui est « La Maison de l’exportateur, créée depuis belle lurette ». Il rappelle aussi que le Cepex gère le fonds de promotion des exportations (Foprodex) qui soutient l’exportateur pour les frais de transport des marchandises à l’export et les actions publicitaires.
Faire face à l’insolvabilité des clients
Quant au problème de l’insolvabilité des clients à l’étranger, Kaâbi précise que l’exportateur tunisien peut assurer ses exportations auprès d’un organisme tunisien étatique, à savoir la Compagnie tunisienne d’assurance pour le commerce extérieur (Cotunace), dont le site est : www.cotunace.com.tn.
Il faut savoir, d’autre part, que des sociétés de Factoring peuvent non seulement garantir les exportations, mais aussi payer immédiatement le coût de ces exportations. « Il est utile de rappeler que lors de l’obtention d’un crédit bancaire, le propriétaire démuni, peut faire appel à la Société tunisienne de garantie (Sotugar) qui a remplacé le Fonds national de garantie. Ainsi, les assurances jouent un rôle important dans la création et l’exploitation des projets », mentionne Kaâbi. Il continue : «L’investissement crée l’emploi et permet l’essor économique, tout en favorisant l’exportation dans les industries manufacturières et agricoles. La Tunisie gagne beaucoup en voyant ces produits du textile-habillement, chaussures, meubles, huile d’olive, dattes conditionnées, conserves… conquérir le monde ».
Rôle de la société de Factoring et de la « Maison de l’investisseur »
Il a signalé qu’une vente à crédit peut être payée avant terme par la société de Factoring, sans oublier qu’un exportateur paierait moins d’impôts qu’un opérateur exploitant au marché local. Slim Kaâbi assure, par ailleurs, que la société de Factoring regroupe plusieurs structures à la fois. «La Maison de l’investisseur », qui sera créée dans le futur proche, constitue une structure qui permettra aux jeunes entrepreneurs de s’informer sur toutes les données nécessaires au lancement d’un nouveau projet. Cette nouvelle structure sera capable d’assister les jeunes aussi bien au début de leur carrière et même en cas d’extension. Cette nouvelle structure aura pour mission de diminuer le chômage et la pauvreté. Elle devrait œuvrer pour la simplification des lois et principalement celles se rapportant au nouveau code de l’investissement (loi n° 2016-17du 30-9 – 2016).
Enfin, Kaâbi insiste, « je tiens toujours à ma proposition pour la création d’une «Maison de l’investisseur » et non pas une maison de l’entrepreneur envisagée et signalée par certains responsables du gouvernement. Je dirais pour conclure, tout créateur de projet est un investisseur. Le statut d’entrepreneur lui revient une fois que le projet est réalisé ».