Un 1er juillet qui rime désormais avec la célébration du 7e art en Tunisie lors d’une cérémonie d’ouverture sobrement orchestrée par l’équipe de Manarat, le festival du film méditerranéen qui s’est déroulé en présence d’invités d’honneur issus du cinéma tunisien, arabe, maghrébin et européen ainsi que tout le gratin artistique et médiatique tunisien et étranger. Un lancement à l’image de la programmation de cette année : sélectif et finement organisé.
Un cadre plaisant, celui d’un hôtel huppé à Gammarth et une décoration «Manarat», arborée dans les allées de ce palace et de ses espaces extérieurs, des fléchettes aussi pour mieux s’orienter sont installées, c’est clair ! Ça sent les festivités estivales, et celle de la 2e édition de Manarat va se passer sur la plage, tout comme toutes les projections de films prévus durant toute la semaine : des séances de cinéma gratuites qui se dérouleront sur un grand nombre de plages : celles des banlieues nord et sud de Tunis, de Bizerte à Sousse, du 1er au 7 juillet, ponctuées par des master class et des rencontres cinématographiques de qualité. Sont attendus les Frères Dardenne, Yousri Nasrallah, Nelly Kareem, entre autres.
Ce jeune festival prend forme d’année en année auprès du public. Une cérémonie en grande pompe reflète le contenu prometteur d’une édition qui se déroule dans un contexte politique instable. Le comité directeur du festival —Dorra Bouchoucha, Chiraz Latiri, directrice du Centre national du cinéma et de l’image (Cnci), et Sophie Renaud, directrice de l’Institut français de Tunisie— a rendu hommage au jeune martyr et à la résistance du pays, face aux forces obscures avant de céder la parole à Majd Mastoura, présentateur de la cérémonie, qui a présenté un Slam patriotique, exprimé à sa manière : profond et drôle, il a touché une bonne partie du public présent. Un monologue à la scénographie attrayante signé Essia Jaibi.
Ensuite, ont défilé sur scène chanteurs, acteurs et membres du jury : Helmi Dridi, acteur tunisien montant, venu présenter sur scène son film «Taranta on the road» de Salvatore Allocca. Le slammeur français populaire «Abdelmalik» s’est emparé de la scène avec ses airs de slam hip-hop et texte de rap rythmé. La fille d’Idir, Tanina, a hypnotisé la foule. Majd Mastoura a invité les jurys sur scène : l’écrivain Kamel Daoued, l’actrice Souhir Ben Amara, Julien Leclerc, Damla Somnez, Saloua Aly délibéreront des choix des films retenus cette année. Les invités d’honneur comme Ilhem Chahine, Yosri Nasrallah ou encore l’Egyptienne Nelly Kareem ont pris la parole et se sont exprimés sur leur participation. La cérémonie s’est achevée sur un court-métrage de 13 mn «Patission Avenue» de Thanasis Neofotistos avant d’accéder au cocktail. La plupart des productions méditerranéennes retenues pour le festival n’ont pas encore été projetées ailleurs. 10 plages en tout seront investies pendant une semaine.
Les 10 films en lice pour le prix
du Manart d’or et le prix d’interprétation
« A Shelter Among the Clouds » de Robert Budina (Albanie)
« Pause » de Tonia Mishiali (Chypre)
« Petra » de Jaime Rosales (Espagne)
« L’Enkas » de Sarah Marx (France)
« Pity » de Babis Makridis (Grèce)
« A l’improviste » de Ciro D’Emilio (Italie)
« The Swing » de Cyril Aris (Liban)
« La Guérisseuse » de Mohamed Zineddaine (Maroc)
« Regarde-moi » de Nejib Belkadhi (Tunisie)
« The Announcement » de Mahmut Fazil Coskun (Turquie)