Le colloque entre dans le cadre du suivi du Conseil de l’ordre des ingénieurs des incidences de la nouvelle loi de finances sur les activités privées en général et celles des ingénieurs et des bureaux d’études, ainsi que sur le climat des affaires.
Comme annoncé dans notre édition de vendredi dernier, le Conseil de l’ordre des ingénieurs a organisé le dimanche 15 janvier à son siège sis à l’avenue Bourguiba une table ronde sous le thème «Loi de finances 2023 : réalité, défis et perspectives de relance» et ce, en présence d’un panel d’experts en la matière.
A l’ouverture de cette table ronde, Kamel Sahnoun, président du COI, a indiqué que ce colloque entre dans le cadre du suivi du Conseil de l’ordre des ingénieurs des incidences de la nouvelle loi de finances sur les activités privées en général, celles des ingénieurs et des bureaux d’études, ainsi que sur le climat des affaires.
Il a également indiqué que 70 % des ingénieurs en Tunisie ont moins de 40 ans d’âge, ce qui devrait inciter les décideurs à les encourager à créer leurs propres projets.
Prenant à son tour la parole, l’expert en économie Ezzeddine Saïdane a souligné que la Tunisie est dans une impasse réelle puisque le budget de l’Etat pour l’année 2023 table en grande partie sur les prêts extérieurs à hauteur de 14 milliards de dinars, ce qui est difficile, voire impossible, à obtenir.
Il a également indiqué l’absence d’une vision économique claire dans cette loi, particulièrement en ce qui concerne l’investissement et l’emploi, soulignant que les décisions consistent à :
1 – Réformer l’administration publique afin de compresser la masse salariale,
2 – Réformer la politique de compensation sans la supprimer,
3 – Restructurer les entreprises publiques,
4 – Réformer la fiscalité
5 – Réformer les secteurs à caractère social à savoir la santé, l’enseignement et la justice.
Par la suite, c’était au tour de Walid Ben Salah, président de l’Ordre des experts-comptables Tunisiens, de déplorer l’absence d’une vision stratégique claire dans la loi de finances pour l’année en cours, en précisant que la valeur du dinar tunisien risque de se détériorer davantage.
Prenant la parole, l’expert-comptable international Anis Wahabi a indiqué que les mesures fiscales figurant dans ladite loi négligent leur incidence sur les entreprises et sur le pouvoir d’achat du citoyen et encouragent davantage l’économie parallèle.
De son côté, le président de l’Association des comptables de Tunisie et président de l’Union tunisienne des professions libérales, Mohamed Anis Aissa, reproche au ministère des Finances de ne pas avoir fait participer les groupements professionnels à l’élaboration de la loi de finances. Il a également critiqué l’augmentation de la TVA de 13 à 19%, ce qui va encore encourager, d’après lui, l’économie parallèle.
Enfin, la parole a été donnée à Hassan Bouchaâla, membre du C.O.I et président du bureau des services d’ingénierie, qui a annoncé qu’une réunion aura lieu prochainement entre le Conseil de l’ordre des ingénieurs et le ministère des Finances afin de discuter des retombées de la nouvelle loi de finances sur le secteur des services en ingénierie.
Il a également rappelé que le COI ne ménage aucun effort pour assister les ingénieurs dans leurs divers secteurs d’activité.