Accueil Culture Le Président du syndicat indépendant des réalisateurs-producteurs (SIRP), Brahim Ltaief, à La Presse : «Le syndicat est dans la participation positive, pas dans la revendication»

Le Président du syndicat indépendant des réalisateurs-producteurs (SIRP), Brahim Ltaief, à La Presse : «Le syndicat est dans la participation positive, pas dans la revendication»

 

Créé il y a juste un an, le syndicat indépendant des réalisateurs-producteurs fait son bilan et annonce ses prochaines élections pour le 11 mars. Nous avons eu cet entretien avec son président, Brahim Ltaïef.

Vous venez de fixer une date pour les nouvelles élections du Sirp, à savoir le 11 mars. 

En effet, nous sommes en train de respecter les dates prévues. Le Syndicat a été créé il y a un an exactement. La semaine dernière, nous avons tenu la réunion évaluative.

Ce syndicat est ouvert à tous ceux qui évoluent dans le cinéma ou c’est juste (comme son nom l’indique) à ceux qui portent la double casquette « Réalsiateur–producteur » ?

A l’origine, lorsque nous avons créé ce syndicat, on le voulait indépendant. Nous ne voulons pas rajouter une association aux autres associations cinématographiques existantes. C’est un syndicat qui n’est sous la houlette d’aucune organisation, ni syndicale ni patronale, et il est ouvert aux « réalisateurs-producteurs » qui constituent aujourd’hui 80% du paysage cinématographique tunisien.

Est-ce un syndicat pour réunir les déçus des autres syndicats et associations cinématographiques ?  Et ils sont légion !

Pas du tout. C’est un syndicat qui s’est imposé de lui-même. Les réalisateurs-producteurs sont tellement nombreux, cela devient un métier à part entière. Les plus grands réalisateurs tunisiens sont aussi des producteurs; je cite Nouri Bouzid, feu Kalthoum Bornaz et feu Abdellatif Ben Ammar (qui était notre vice-président) pour ne citer que ceux-là.

Ce genre de syndicat est une expérience réussie en Belgique. L’avez-vous pris pour modèle ?

Oui, nous nous sommes inspirés de cette expérience lors d’un séjour en Belgique. C’est une structure qui est devenue le premier syndicat qui réunit 80% des acteurs de la production. Nous sommes dans un sens en partenariat avec eux.

Après un an d’existence, votre syndicat a-t-il réussi à fédérer tous les réalisateurs-producteurs ?

Nous ne prétendons pas avoir fédéré les 80% en question. C’est juste une année de constitution pendant laquelle le syndicat a été très actif. Nous avons constitué un bureau que je préside avec comme vice-président feu Abdellatif Ben Ammar, Sonia Chemkhi, Mohamed Zran et Habib Mestiri. Nous espérons passer à une vitesse supérieure justement après les élections du nouveau bureau le 11 mars.

Cette structure compte s’inscrire dans une démarche syndicale revendicative ?

Non, pas du tout !  Nous sommes plutôt dans une démarche  participative. C’est-à-dire que le syndicat tentera d’être présent dans les instances de décision en collaboration avec le ministère des Affaires culturelles ou le Cnci et apporter notre participation aux textes de loi, au statut de l’artiste, etc. On se positionne plutôt dans la participation dans tout ce qui concerne le cinéma et l’audiovisuel plutôt que dans la revendication.

Avec cette structure, vous ne faites pas de la concurrence à l’Association des réalisateurs de films tunisiens ou au syndicat des producteurs sous la houlette de l’Utica ?

En tout cas, nous ne sommes pas en concurrence avec l’Arft. Nous sommes avant tout réalisateurs et techniciens de cinéma et nous sommes même membres de cette association. Bien au contraire, nous défendons l’Arft et elle est complémentaire à notre syndicat. Et là j’insiste sur le côté participatif du syndicat avec tout ce qu’il implique comme valeurs positives.

Selon vous, pourquoi il n’y a jamais eu de réforme au cinéma alors que les freins sont bien identifiés ?

Il y a eu des tentatives de réforme et on ne peut pas nier ces louables tentatives et j’en profite pour rendre hommage à la mémoire de Béchir Ben Salma, ancien ministre de la Culture, qui était l’un des protagonistes de ces réformes. Ensuite, il y a eu des tentatives qui n’ont pas abouti et on avait espéré qu’avec la création du Cnci on allait travailler sur des réformes du cinéma dans sa globalité. Aujourd’hui, il y a une commission qui travaille sur la réforme du décret 717 et espérons qu’elle aboutira à une décision définitive pour améliorer les choses. En tout cas, je reste optimiste et je le suis d’autant plus que cette commission communique avec les professionnels et les consulte. Cette communication est très importante aujourd’hui dans le mode de travail de cette commission. Cela dit, j’espère que les choses avanceront rapidement.

Charger plus d'articles
Charger plus par Salem Trabelsi
Charger plus dans Culture

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *