Décrite par certains comme solution miracle à nos problèmes, décriée par d’autres qui voient en elle un outil de manipulation et de mise en danger des personnes fragiles, la programmation neuro-linguistique suscite de plus en plus d’intérêt, mais également d’interrogations. Nous avons voulu en savoir davantage sur ces programmes de PNL, avec Lamia Beltaief, enseignante universitaire et coach PNL.
Pour un public profane, qu’est-ce que la programmation neuro-linguistique ?
La programmation neuro-linguistique (PNL) n’est pas associée à la science informatique, comme peut le suggérer son appellation, mais c’est plutôt un ensemble de techniques très efficaces qui améliorent la qualité de notre communication et notre performance professionnelle et personnelle dans la réalisation des projets.
La PNL nous permet non seulement de garantir un équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle, mais, également, nous aide à découvrir nos priorités et nos principaux objectifs.
Les gens se trouvent souvent dans un état d’insatisfaction dans leur environnement professionnel ou personnel et ne trouvent pas toujours la possibilité de changer.
Nous, en tant que coachs PNL, notre mission consiste principalement à spécifier les objectifs de la personne et la mission qu’elle souhaite avoir pour l’inscrire dans un cadre de cohérence avec sa vie quotidienne et ses objectifs.
N’y a-t-il pas un risque, pour les personnes fragiles, de prendre des décisions hâtives, comme divorcer, démissionner et tout plaquer sur un coup de tête ?
L’un des principes de base des «pnliste» est de vérifier le niveau, dit «écologique» de l’objectif chez la personne formée, et si ce qu’il souhaite atteindre peut nuire à la personne elle-même ou à son entourage familial, le poste qu’il occupe ou à l’entreprise à laquelle il appartient. Et le plus important, éthiquement, est de vérifier tous ces facteurs pour ne pas outiller une personne qui pourrait nuire aux autres ou à lui-même.
Aujourd’hui, on peut confirmer que la PNL est une arme très puissante, car elle vous aide à trouver le courage dont vous avez besoin pour affronter ce que vous n’avez jamais affronté auparavant, et ce sont les coachs pnlistes qui vous sensibilisent par rapport à tout cela.
Leur mission est de vérifier dès le départ, avant de procéder à la thérapie, l’équilibre mental et physique de la personne qui souhaite être formée.
Au début, les coachs procèdent à un entretien avec la personne qui souhaite se former, avant de passer à la formation.
Par ailleurs, rien n’est garanti pour les personnes qui se font former sur internet ou à travers des plateformes ou des vidéos, sans un véritable accompagnement.
Quel regard portent les psychologues et les psychiatres sur cette PNL ?
L’approche par laquelle les psychiatres voient la PNL a évolué au fil du temps, essentiellement quand ils ont remarqué que tout le monde peut devenir coach pnliste. Mais, depuis, le regard a changé, lorsqu’ils ont compris que la démarche est scientifique.
En outre, l’effet des séances PNL est très concret, on peut, de manière très palpable, voir le comportement de la personne concernée changer avec le coach.
Il y a un avant et un après, parfois même dès la première séance.
Il faut juste être vigilant par rapport au choix de la personne avec laquelle on souhaite être accompagné.
Nous vivons dans un monde en crise à tous les niveaux, quelles solutions peut apporter la PNL à la détresse psychologique face à tout cela ?
Malgré tout ce qui se passe et cet état de crise, et il y en aura certainement d’autres, la PNL nous apprend à nous outiller pour former notre propre carapace et pour vivre le changement autrement, résister au changement.
Autrement dit, se comporter autrement avec tout type de changement au niveau familial, local, international,… C’est un outil qui nous aide à affronter les choses avec beaucoup plus de flexibilité mentale et comportementale.
Avec les participants, il y a toujours une version avec la PNL et une version après et cela aide à vivre les moments forts avec un autre niveau d’intensité, même en période de crises. Après s’être initié à la PNL, on garde une marge de sécurité entre nous et les situations de crise, qui n’ont plus le même impact et on gère les émotions fortes autrement. Personnellement et après la PNL, je ne sais plus ce que c’est la colère, rien ne justifie une colère, car il y a toujours d’autres solutions.
Est-ce que la PNL est un appel à se désintéresser de la chose publique et les problèmes des autres et à développer un comportement égoïste ?
Pour clarifier la zone d’ombre, la PNL nous permet aujourd’hui d’affronter les obstacles autrement tout en gardant les mêmes valeurs, mais avec d’autres ressources, c’est la manière qui change et non pas les valeurs.
On a seulement deux obstacles en tant qu’être humain; c’est soit les valeurs (un blocage au niveau des valeurs et on abandonne le parcours) ou bien la santé qui peut nous trahir.
C’est pour cela que la PNL nous offre une solution, elle nous permet de respecter nos valeurs et en même temps respecter cet équilibre sentimental et santé physique.
