Accueil A la une Séance plénière à l’assemblée sans médias privés : Les journalistes inquiets

Séance plénière à l’assemblée sans médias privés : Les journalistes inquiets

 

«Si le Parlement craint que les médias ne rapportent certains comportements de députés, il n’a qu’à imposer la discipline aux élus au lieu de restreindre l’accès aux journalistes», lance un journaliste spécialisé.
• Pour Amira Mohamed, vice-présidente du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt), ce communiqué de l’Assemblée est synonyme d’une «exclusion des journalistes». La syndicaliste avait pourtant bataillé pour faire valoir le droit de l’ensemble des médias à l’accès à l’information.
• Le Parlement déterre un vieux projet qui avait été abandonné en raison du refus des professionnels de la presse, celui du système d’accréditation. En clair, il ne suffira plus de disposer d’une carte de presse professionnelle pour accéder librement au Palais du Bardo. Désormais, seuls les journalistes spécialisés dans la couverture des travaux du Parlement pourront y assister.

L’Assemblée des représentants du peuple se penche, aujourd’hui, sur le règlement intérieur qui régira dorénavant l’institution. Un rendez-vous qui représente le coup d’envoi véritable des travaux du nouveau Parlement. Dans un communiqué rendu public hier, sa présidence a indiqué que seuls les médias publics seraient autorisés à couvrir les travaux de la séance plénière, qui seront par ailleurs retransmis en direct à la télévision nationale. Dans le même communiqué, on assure, du côté de l’ARP, que l’ensemble des institutions médiatiques, publiques et privées, locales et internationales, seront invitées à désigner celles et ceux qui seront chargés de la couverture des travaux pour l’ensemble de la législature. En fait, le Parlement déterre un vieux projet qui avait été abandonné en raison du refus des professionnels de la presse: celui du système d’accréditation. En clair, il ne suffira plus de disposer d’une carte de presse professionnelle pour accéder librement au Palais du bardo. Désormais, seuls les journalistes spécialisés dans la couverture des travaux du Parlement pourront y assister.

Sentiment d’exclusion

Pour Amira Mohamed, vice-présidente du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt), ce communiqué de l’Assemblée est synonyme d’une «exclusion des journalistes». La syndicaliste avait pourtant bataillé pour faire valoir le droit de l’ensemble des médias à l’accès à l’information.

«Jeudi, j’ai contacté le président du Parlement, Ibrahim Bouderbala, ainsi que le secrétaire général de l’Assemblée et le responsable de la communication au sujet de la couverture de la séance plénière de mardi et ils devaient nous recontacter pour nous expliquer les modalités d’accès, mais depuis, silence radio», avait-elle regretté.

Interrogé par le journal La Presse, Sarhane Chikhaoui, journaliste spécialiste du Parlement, de notre consœur Echourouk, estime que la décision du Parlement de permettre uniquement aux médias publics de couvrir la séance plénière est un «scandale». «C’est un peu comme si le pouvoir estimait qu’il y a un des médias patriotes et d’autres pas», dit-il.

«Si le Parlement craint que les médias ne rapportent certains comportements de députés, il n’a qu’à imposer la discipline aux élus au lieu de restreindre l’accès aux journalistes», nous dit-il.

Pour notre interlocuteur, le rôle des médias en cette période est primordial, afin d’exprimer des avis et positions sur plusieurs dossiers qui seront soulevés au Parlement, mais également pour permettre au public de comprendre les enjeux des projets de loi, et ce, en rendant intelligible un contenu qui peut parfois être compliqué.

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