Qualifié de cendrillon de la CAN, Madagascar ne cesse de faire preuve d’audace jusque-là. Éclairage sur une sélection que l’on n’attendait pas à ce stade de la compétition.
En Egypte, ce fut une première historique pour cet archipel, ravi d’intégrer le ghota continental. Sauf que l’appétit vient en mangeant pour un onze qui s’est hissé en quart de finale à force de détermination et de solidarité sur le terrain. Ce soir, Madagascar affronte une sélection tunisienne forte de son statut de prétendant traditionnel pour la couronne africaine. Sur le papier, cette rencontre semble à la portée des hommes de Giresse, quoique le football ne répond à aucune logique. Pour preuve, la vérité d’hier n’est pas celle d’aujourd’hui. Le Maroc et l’Égypte en savent quelque chose. La Tunisie devra rester sur ses gardes afin d’éviter les caprices du destin. Pour les Malgaches, en débarquant en terre égyptienne, l’objectif était de faire bonne figure et surtout d’apprendre et de s’aguerrir. Mission accomplie pour des Malgaches qui ont rendu des copies propres en phase de groupe. La montée en puissance de cette sympathique équipe a de quoi attirer l’attention. Désormais, Madagascar ne plaisante plus ! Force de caractère, sérénité et surtout lucidité lors de l’épreuve des tirs au but. La sélection malgache a tout d’une grande nation de football !
L’appétit vient en mangeant
Maintenant, face à la Tunisie, s’ils plient bagage à ce stade, ils quitteront l’Egypte avec le sentiment du devoir accompli.
Mais attention tout de même. Il ne faut pas vendre la peau de l’ours…Maîtriser et même apprivoiser la pression pour en faire une arme. Quand on négocie un quart de finale, le mental, c’est primordial. Les Aigles de Carthage sont prévenus. Toute attitude condescendante sera payée cash ! Pour revenir à Madagascar, le sans-faute actuel des « Barea » était attendu depuis des lustres.
A l’exception de la Coupe Cosafa (compétition qui oppose les équipes nationales d’Afrique australe), les Malgaches n’ont jamais participé à une joute prestigieuse telle que la CAN.
Volet groupe sous la main maintenant, si l’effectif malgache ne dispose pas de vedettes, le sélectionneur Nicolas Dupuis peut tout de même compter sur des éléments appliqués et impliqués.
Il faut comprendre par là que la majorité des joueurs de la sélection malgache évoluent dans le championnat local, à l’exception de quelques-uns. Mais en dépit de cet état de fait, les joueurs ont su se transcender face à des nations huppées. Sur ce, en attaque, le capitaine emblématique des Barea, Faneva Andriatsima, fait figure de taulier et d’encadreur. Il joue actuellement au Clermont Foot, en Ligue 2. Avec 13 buts à son actif, c’est le buteur historique de la sélection nationale malgache dont il fait partie depuis 2010.
Meriah et Dylan Bronn devront se méfier de la vitesse de pointe de cet avant rompu au haut niveau. N’oublions pas aussi Carolus Andriamanitsinoro. Héros du dernier match de la sélection malgache, sacré meilleur buteur du championnat d’Arabie Saoudite, il a évolué en Algérie durant sept ans. Plus bas, au milieu, Lalaina Nomenjanahary est le chef d’orchestre, celui qui sert le jeu.
Surnommé “Bolida” en raison de ses qualités de sprinteur, il a fait ses débuts au Racing Club de Lens, avant de s’envoler vers le Paris FC en 2016. Se méfier aussi d’un certain Anicet Andrianantenaina, ex-sociétaire du FC Lorient, de l’Olympique de Marseille et de Lyon.
En clair, cette équipe est un savant mélange et un brassage entre apprentis et tauliers. La Tunisie ne doit en aucun cas jouer la fleur au fusil !