L’avis du technicien Skander Kasri : «L’axe-central, le maillon faible de la sélection ! »

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Skander Kasri, l’ex-entraîneur de l’USM, du CAB ou de l’UST, et ex-joueur du CSHL, revient sur les deux matches de l’équipe de Tunisie, estimant qu’il y a un problème de positionnement dans l’axe central.

«Le sang frais, lié aux nombreux changements effectués dans le onze de départ face à la Guinée équatoriale (Ndlr : neuf), a apporté un peu de dynamisme en début de rencontre », pointe Skander Kasri. «Mais, par la suite, et notamment en seconde période, ça ronronnait davantage. Il n’y a pas eu de rythme, pas beaucoup d’intensité. Le contenu était fade, sans relief, pauvre même. Techniquement, j’ai vu pas mal d’erreurs. Il y avait plusieurs duels perdus et des ballons mal dégagés. Il y avait sans doute beaucoup de lassitude mentale dans ce match. En première période, ça allait plutôt bien. En seconde période, on a vraiment décliné, on est passé un peu à côté. Nous avons constaté un relâchement affreux et incompréhensible, qui peut être dû au manque de préparation psychologique pour ce match, très loin d’être officiel, semble-t-il, aux yeux des joueurs. Et après avoir garanti le billet de qualification, vous pouvez en rater un et remporter les autres. Mais il faut dire que ces changements ont été tout de même bénéfiques pour les joueurs, ainsi que pour le staff technique, d’autant que nous avons fait face à une équipe bien organisée ».

Jaziri, la découverte !

«Pour ses deux premières apparitions officielles sous les couleurs de l’équipe nationale, Seïfeddine Jaziri a affiché une prestation digne d’éloges, en montrant beaucoup d’agressivité et de détermination dans son expression offensive. Il a posé tant de problèmes aux arrière-gardes adverses, tout en proposant des solutions à l’attaque tunisienne. Jaziri sent bien les coups et a une belle vista. Il a réussi son entrée et il va représenter, à moyen terme, une vraie solution comme numéro 9 chez les Aigles. L’équipe nationale a vraiment besoin d’un tel attaquant», enchaîne Skander Kasri.

Skhiri, l’intouchable..

Elyès Skhiri a vraiment réussi ses deux matches. Il a joué collectif, tout en essayant d’apporter un soutien vers l’avant dès qu’il le pouvait. Il a appliqué correctement tout ce qu’il avait à faire.  Je l’ai trouvé intéressant dans sa capacité à poser de nombreux problèmes aux adversaires, à se montrer toujours disponible et à proposer des solutions. De surcroît, il a affiché une belle complémentarité, notamment avec Ferjani Sassi. Il s’est beaucoup démené et il a marqué un très joli but face à la Libye. C’est un titulaire indiscutable. Son apport est absolument incontestable.

Afin d’étirer le bloc adverse, les hommes de Mondher Kebaïer ont cherché des solutions sur les côtés. Ils ont centré, mais pas suffisamment. Les deux latéraux n’arrivaient pas à faire la différence. Tout simplement parce que leurs homologues ne sont pas fixés par nos attaquants, plus préoccupés à rejoindre l’axe. Les défenseurs adverses ont, ainsi, tout le temps pour s’occuper de Ali Abdi et Wajdi Kechrida, deux joueurs portés vers l’avant, plutôt habiles centreurs, mais ils n’arrivent que rarement à centrer. Pour gommer ces petits détails, il convient de travailler davantage dans les couloirs, d’opérer par paire. Ce n’est pas une histoire d’hommes, mais ça repose sur une préparation collective.

Un axe central fébrile…

«Face à la Guinée équatoriale, il y avait plusieurs défaillances à tous les niveaux. Oui, il manquait l’engagement, la récupération et puis, surtout, j’ai trouvé qu’il y avait trop d’espaces entre les lignes. Il n’y avait aucun lien entre les compartiments !Prenons le cas de la défense. Les défenseurs n’avaient pas trop d’automatismes ensemble et, dans ces conditions, ce n’est pas facile de faire remonter un bloc. Il faut dire qu’il y avait beaucoup de fébrilité au niveau de l’axe central. Nous avons manqué de rigueur au niveau du placement, de la couverture et du marquage. Nous sommes désormais dans l’obligation de trouver des solutions supplémentaires au niveau de ce compartiment, qui manque terriblement de vigilance. Quant au poste de gardien de but, je trouve que Aymen Dahmen mérite d’être le portier numéro 1 de la sélection, compte tenu de ses prestations et sa régularité avec le CSS. J’aurai vraiment aimé qu’il dispute l’ensemble de la rencontre face à la Guinée équatoriale au lieu de Moez Hassen, qui a été bien loin de la compétition officielle depuis un bon bout de temps».

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