Des cours de soutien et de rattrapage ont été organisés avec pour objectif d’améliorer le classement du gouvernorat de Kairouan qui fait figure de mauvais élève à l’échelle nationale.
Dans la plupart des foyers, l’ambiance est très studieuse, les candidats au Bac se consacrent sérieusement, tous les soirs, aux dernières révisions concernant la matière qu’ils s’apprêtent à passer le lendemain et les parents sont dans leurs petits souliers en leur préparant leurs plats préférés et en essayant de ne pas poser trop de questions sur les épreuves de la veille.
Mme Atallah, mère d’un futur bachelier, nous confie dans ce contexte: «Honnêtement, je suis un peu inquiète car cette année scolaire a été perturbée à cause de la rétention des notes par les syndicalistes, cela sans oublier l’obligation de recourir aux cours particuliers à des prix trop excessifs. En outre, beaucoup d’élèves ont vu leur capacité de concentration diminuée. Malgré cela, j’essaie d’être sereine avec mon fils aîné et je ne lui révèle pas mes angoisses. C’est comme si je vivais mon propre parcours scolaire…». D’ailleurs, depuis le démarrage des épreuves du Bac, le 7 juin, nous avons remarqué la présence de beaucoup de parents aux alentours des centres d’examen, et ce, dans l’attente de la sortie de leurs enfants dans une ambiance d’attente fébrile mêlée d’espoir et d’appréhensions.
Notons dans ce contexte que toutes les dispositions ont été prises par le Commissariat régional à l’éducation afin d’assurer le bon déroulement des examens de fin d’année, dont le Bac, l’épreuve de la 9e année de l’enseignement de base et l’examen d’entrée aux collèges pilotes. Des cours de soutien et de rattrapage ont été organisés avec pour objectif d’améliorer le classement du gouvernorat de Kairouan qui fait figure de mauvais élève à l’échelle nationale.
En effet, les mauvaises conditions socioéconomiques, l’absence d’encadrement au sein du milieu scolaire et familial, l’absence répétée des enseignants, la dégradation de l’infrastructure de base ont contribué au mauvais classement enregistré depuis une décennie.
Pour ce qui est du nombre des candidats à la session principale du Bac 2023, il s’élève à 6.675 dont 4.599 sont inscrits dans les lycées publics, 1.520 dans les lycées privés et 255 candidats libres dont le plus âgé a 64 ans. En outre, 5 candidats ont bénéficié de mesures spécifiques comme l’agrandissement de l’écriture.
Témoignages
D’après les témoignages que nous avons recueillis auprès des candidats depuis le démarrage des épreuves le 7 juin et jusqu’à hier 13 juin, les épreuves sont à la portée d’un élève ayant travaillé sérieusement tout au long de l’année.
Toutefois, beaucoup ont trouvé des difficultés à gérer le temps pour pouvoir terminer convenablement leur épreuve.
Ainsi, Cyrine de la section économie et gestion (lycée Okba) nous confie que l’épreuve de gestion du 12 juin était trop longue : «Au total, 11 pages avec des questions compliquées qui nécessitent beaucoup de concentration et de temps. Je préfère oublier cela et me consacrer au reste des épreuves».
Même constat auprès des candidats de la section mathématiques.
Ridha, Youssef et Ahmed du lycée Ibn Rachik nous expliquent que l’épreuve de mathématiques n’était pas accessible même pour un très bon élève : «En effet, les deux premières questions nécessitent, au minimum, deux heures et demie de travail… que reste-t-il donc pour les autres questions ? De plus, beaucoup d’énoncés font référence aux cours supposés étudiés, les années précédentes. Or, on sait, qu’à l’époque du covid, on a raté beaucoup de cours et on étudiait par groupes et un jour sur deux. C’était la galère pour beaucoup d’élèves».
D’un autre côté, beaucoup de candidats de la section technique ont apprécié l’épreuve de français. Ainsi, Adam, Anas et Yassine du lycée Ibn El Jazzar nous confient dans ce contexte… «On n’a pas trouvé de difficultés à traiter l’épreuve de français qui portait sur l’amour… Et même si Aznavour chantait “L’amour c’est comme un jour, ça s’en va l’amour…”, nous, on croit à l’amour éternel qu’il soit platonique ou physique…
Anissa, Wided et Nour de la section Lettres (lycée Dar El Amen) ont apprécié l’épreuve de français : «Même si le texte était un peu difficile à traiter, l’essai qui portait sur les valeurs du partage et de l’importance de l’autre dans la vie de tout être humain était accessible même pour un élève moyen qui pouvait faire référence à sa culture générale…»
Notons qu’hier, 13 juin, la plupart des candidats aux différences sections ont passé l’épreuve de technique, sauf la section Lettres qui proposait l’épreuve d’histoire-géo.
Et tout le monde est soulagé en pensant à l’épreuve d’anglais d’aujourd’hui 14 juin. Alors bonne chance à tous nos candidats.