A la clôture des travaux du séminaire sur le partenariat public-privé en Afrique du Nord pour une croissance durable et inclusive, organisé les 15 et 16 juin à Tunis par la Banque africaine de développement, Mike Salawou, directeur par intérim du Département des infrastructures et du développement urbain à la BAD, a donné des messages et des recommandations pour la mise en œuvre des PPP en Afrique.
Mike Salawou, directeur par intérim du Département des infrastructures et du développement urbain à la BAD, a présenté, à la clôture du Séminaire sur le partenariat public-privé en Afrique du Nord pour une croissance durable et inclusive, organisé les 15 et 16 juin à Tunis par la banque, les défis à relever pour parvenir à mettre en œuvre les PPP en Afrique. Ainsi, le responsable a indiqué que la présence de six pays au séminaire atteste de la forte volonté de collaborer et d’échanger les expériences à travers une plateforme. « Il y a, à cet effet, un consensus sur la nécessité de pérenniser ce genre de rencontres. Dans ce même sens, la BAD est prête à appuyer tous les pays ».
Sur un autre plan, Salawou a affirmé qu’il existe une volonté politique avérée et réaffirmée de l’adoption des PPP pour les projets structurants d’infrastructures. « Ceci se traduit par la mise en place des instruments permettant la mise en œuvre comme le cadre légal, les unités de PPP et les véhicules d’investissements publics. Mais il ne faut pas oublier que ce sont les pays qui se donnent les armes pour affronter ce nouveau mécanisme de financement », a-t-il rappelé.
Revenant sur le cadre légal des PPP, le responsable a insisté sur le fait que ce dernier doit évoluer graduellement pour intégrer les leçons apprises des expériences passées. « Ce cadre reste encore insuffisant pour la promotion effective des modes de financement PPP. La BAD a, ainsi, mis en place un cadre stratégique pour les PPP pour briser le plafond de verre, et accompagner les pays durant toutes les étapes du cycle PPP et jusqu’à la maturité des projets », a-t-il encore souligné.
Un Fonds africain de développement des PPP
La Banque travaille aussi sur la création d’un Fonds africain de développement des PPP pour soutenir un cadre favorable, renforcer les capacités et préparer les projets.
« La Banque s’apprête, également, à devenir un conseiller principal en matière de transactions pour aider à structurer des projets de PPP susceptibles d’être financés.
À cet égard, il est important que les investisseurs institutionnels locaux et les banques commerciales africaines investissent dans les infrastructures, notamment à travers le soutien aux PPP.
dem pour les institutions de développement qui jouent un rôle critique pour stimuler leur participation, notamment à travers les instruments d’atténuation de risque », a précisé Salawou, tout en ajoutant que bien que les PPP réduisent à court terme la pression fiscale pour les pays, l’avantage est essentiellement d’accélérer le déploiement d’infrastructures de qualité. L’un des autres défis majeurs est le travail important qui devrait être mené pour la sensibilisation et la formation auprès des administrations pour une meilleure compréhension des PPP.
Projets réussis et leçons apprises
D’après Mike Salawou, les garanties souveraines sont inévitables pour appuyer les premiers projets PPP dans un pays, notamment dans certains secteurs vitaux comme l’eau.
À cet égard, la participation des institutions de développement dès les premières étapes du projet permet de mobiliser la participation des banques commerciales pour les grands projets complexes.
Pour leur part, les projets issus des offres spontanées offrent parfois une conception plus innovante et permettent, donc, d’identifier un potentiel de synergies avec des projets connexes.
En ce qui concerne les leçons que l’on peut tirer de l’expérience africaine, le directeur des infrastructures et du développement urbain de la banque a affirmé que le cadre institutionnel et légal des PPP a connu des évolutions progressives dans chacun des pays. Toutefois, il existe une réserve de projets PPP importants dans les pays, et ce, dans tous les secteurs : eau, transport, énergie, télécommunication.
« Certes, le constat est de taille. Mais tous les pays présents ont une bonne expérience avec plusieurs projets déjà mis en œuvre ou en cours de préparation, même si on fait face à une qualité des études qui reste parfois insuffisante. Ceci sans oublier le traitement des offres spontanées qui est un peu complexe. Mais parfois, il reste un élément très bénéfique pour les pays par rapport à l’innovation et l’optimisation du budget ».