Depuis mars, M.Lassaâd Saied a pris les rênes du Centre culturel international d’Hammamet et de la 55e édition du Festival International d’Hammamet. S’entourer d’une équipe compétente était primordial afin de tenir la cadence et continuer à entretenir l’image d’un festival qui ne cesse d’épater son public grâce à une programmation annuelle fine, recherchée, et qui répond à tous les goûts dans sa globalité. L’exclusivité est de mise pour les trois quarts de la programmation de 2019. Point fort d’une édition prometteuse qui vient de démarrer. Retour sur ses dessous.
L’ouverture a eu lieu dans la nuit du 10 juillet et s’est bien déroulée. Pour cette 55e édition, quelles sont vos principales attentes ?
Le programme doit conquérir le public et les festivaliers comme chaque année. La bonne organisation aussi, l’accueil des artistes, la logistique : il faut que tout soit à la même hauteur que les festivals internationaux et que le FIH garde la cadence. La réaction du public m’intéresse, l’interactivité, l’échange, la réception, le feedback. La moindre des choses pour une équipe d’organisation assidue et mobilisée comme la nôtre pour la réussite de cette édition est d’avoir des retours positifs ou négatifs du public. Pour cette année, l’ouverture était théâtrale avec une création dédiée spécialement au festival de Hammamet et qui a été conçue ici, entre autres. «Messages de liberté» d’Ezzedine Madani était une première et une production pour le festival. C’est important de le mentionner. C’est la priorité du festival, même si ça n’a pas toujours été fait. C’était une résidence artistique, on y a participé sur le plan logistique et financier.
Sur quels critères a été conçue la programmation ?
Il y avait une structure primaire : en se basant sur l’ancienne programmation du festival et en comptant sur la participation des jeunes et leur implication, leurs créations également. On s’est focalisé sur l’aspect exclusif des spectacles qui ne se passent pas ailleurs ou dans d’autres festivals. Et c’est la spécificité du festival, celle de se distinguer de ce qui se passe ailleurs, en Tunisie. Pour cette année, il y a Zied Rahbani, Charlotte Cardin, Salut Salon, etc. Myrath présentera son nouvel album en exclusivité et tournera son prochain clip à Dar Sebastian. Les arts scéniques ont pris une bonne partie de la programmation, et c’est tant mieux. Les produits musicaux tunisiens sont à découvrir absolument comme Omar el Ouaer, Mounir Troudi, Nidhal Yahyaoui, y aura du reggae, de la salsa, etc. Equilibrer les genres de musique et avoir de tout finalement. Sur 27 spectacles, 20 sont exclusifs.
Pour quelle raison le nombre de spectacles programmés chute d’une année à une autre ?
C’est la qualité des spectacles qui compte et non pas la quantité. Il faut gérer aussi avec les équipes techniques, et également avec le budget et ne pas laisser le festival dans un déficit. S’arranger pour le réussir selon les moyens. Le comité directeur doit travailler selon les moyens disponibles sur toute l’année et prendre en compte les activités du centre culturel pendant l’année : les résidences d’artistes, les évènements culturels : tout n’est pas que pour le festival. La qualité artistique est de mise cette année et la qualité se paye. On doit remédier au centre pendant l’année, le vivifier, attirer le maximum de jeunes talents pendant l’année et y lancer des activités.
Quelle est l’implication des jeunes dans les activités du centre et dans la réussite du festival ?
Les jeunes qui y travaillent ont déjà à leur actif une bonne expérience professionnelle et artistique : ils ont même leurs propres projets artistiques, et ont participé auparavant dans des résidences artistiques. Quand ils se retrouvent ici, ça entre forcément dans la continuité de ce qu’ils ont toujours accompli. Leur engagement est toujours aussi important et nécessaire au bon déroulement et du festival et des activités culturelles hivernales du centre.
Peut-on avoir un avant-goût des activités qui se dérouleront au sein du centre ?
Il y aura, comme d’habitude, les rencontres et les résidences artistiques. Des rencontres internationales qui tourneront autour de l’art de la sculpture et offriront ainsi un point de rencontre à de nombreux visiteurs. Nous impliquerons la société civile dans les activités naissantes, les nuits de l’Opéra, les journées théâtrales, musicales. Des événements qui s’adapteront aux espaces déjà existants. Sans oublier, le cinéclub officiel de la ville que nous encourageons à être toujours aussi productif. Nous veillerons à concrétiser la 3e édition de «Bi Ouyounihonna», le festival de films de femmes. Le projet «Act Now» a finalisé sa première phase et il va durer également jusqu’en 2020. Un très bon projet fructueux qu’on accompagnera jusqu’au bout.