Les enfants âgés de 3 à 5 ans s’apprêtent, comme des grands, à rejoindre les établissements de la petite enfance pour une année préscolaire que l’on souhaite être placée sous de bons auspices.
Les jardins d’enfants acquièrent, de nos jours, une importance capitale dans le développement de l’enfant, l’initiant à apprendre tout en jouant. Ce sont aussi les seules institutions à même de prendre les enfants en charge, le temps que les parents rentrent du travail, garantissant ainsi protection et sécurité.
Il faut dire que le secteur de l’éducation orienté vers la petite enfance compte environ 6 mille établissements conformes aux normes et régis par près de 20 mille cadres d’animation pédagogique. Néanmoins, ce nombre ne couvre que 42,83% des besoins de la population-cible puisque le nombre des enfants âgés de 3 à 5 ans s’élève à 578 mille! Cette faible couverture, bien en dessous de la moitié, devrait être remédiée au plus vite, d’où la finalité du programme «Notre jardin d’enfant dans notre quartier».
En effet, ledit programme a été lancé dans l’optique de promouvoir la création de jardins d’enfants dans les zones qui en comptent le moins. S’inscrivant dans le cadre du plan de développement 2023-2025, il prévoit d’intégrer 20 mille enfants âgés de 3 à 5 ans dans les établissements de prime enfance.
La priorité est accordée aux enfants issus de familles à faibles revenus. L’on ambitionne même de hisser la couverture des prestations pour intégrer 30 mille enfants en 2024 et 40 mille autres, en 2025. Avec une enveloppe estimée à 34 millions de dinars.
Fermeture de 163 établissements anarchiques
Cependant, l’objectif n’est pas de tabler uniquement sur la croissance quantitative, loin de là! Les jardins d’enfants offrent des prestations destinées à une population des plus fragiles et des plus vulnérables. Aussi, le respect infaillible des critères et des normes s’avère-t-il le cheval de bataille et le seul garant de la pérennité de l’institution.
Et pour preuve: chaque année, le ministère recourt à la fermeture de bon nombre de crèches et de jardins d’enfants pour non conformité aux critères et aux directives écrites, noir sur blanc, dans le cahier des charges.
D’ailleurs, selon les chiffres avancés par le ministère, il a été procédé, lors du 1er trimestre 2023, à la fermeture de quelque 163 établissements anarchiques.
Intégration des enfants à besoins spécifiques
Compte tenu de leur rôle dans la société et dans l’initiation des enfants à la scolarité, les jardins d’enfants bénéficient de l’intérêt du ministère de tutelle, lequel se penche, à chaque fois, sur l’actualisation du cahier des charges en misant sur des approches plus adaptées aux besoins de l’enfant. Le présent cahier des charges, fraîchement élaboré, stipule l’impératif, pour les directeurs et directrices des jardins d’enfants, de respecter à la lettre le programme éducatif officiel, établi par le ministère tout en garantissant une qualité de prestations irréprochable. Tout jardin d’enfant, conformément aux normes établies, doit nécessairement accorder aux enfants en situation de handicap et ceux présentant des troubles du comportement le droit de bénéficier des prestations, de l’encadrement et de la protection et ce, sur un pied d’égalité que les enfants sains.
Pour ce faire, il convient, pour les parents, de remettre aux responsables des jardins d’enfants «un rapport médical attestant la capacité de l’enfant à s’intégrer au système éducatif préscolaire».
Il est à souligner, en outre, que le présent cahier des charges exige de la part des responsables un certificat de spécialisation de gestion d’un jardin d’enfants. C’est que la spécialisation du cadre d’animation et sa compétence constituent des critères basiques d’un espace de petite enfance digne de ce nom. Seules les animatrices diplômées et de compétence confirmée parviennent à prendre soin d’un groupe d’enfants dont le nombre est plafonné à 25. Autre point à respecter: il est interdit d’imposer aux parents de faire l’acquisition de fournitures scolaires ou encore des dépenses supplémentaires aux frais mensuels notamment à l’occasion des fêtes.
Par ailleurs, les parties de tutelle, notamment le ministère et la chambre nationale des crèches et jardins d’enfants, incitent ces établissements à intégrer les enfants autistes, et ce, conformément aux décisions des commissions régionales établies à cet effet. Pour ce qui est des classes préparatoires, les jardins d’enfants sont appelés à adhérer au système national d’inscription à distance.
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