Les établissements scolaires ont rouvert, hier, leurs portes aux demandeurs du Savoir. Les écoliers, les collégiens et les lycéens ont repris leurs parcours éducatifs, démarrant ainsi une année que l’on souhaite fructueuse et couronnée de réussite. Reportage.
A l’instar de toutes les écoles, l’école primaire de la cité Romana, à Tunis, a accueilli ses enfants, dans la joie et la bonne humeur. Regroupés au seuil de l’établissement, les élèves étaient accompagnés de leurs parents. Les filles, tout comme les garçons, étaient tirés à quatre épingles. Le premier jour de l’école demeure indéniablement, exceptionnel. Il l’est aussi pour les plus anciens en raison des retrouvailles tant attendues.
Il est 7h35 en ce vendredi 15 septembre 2023, c’est le jour de la rentrée scolaire ! Toutes les familles tunisiennes n’attendaient que cette date pour reprendre un train de vie plus organisé. Pour les élèves, les vacances ont pris fin et une nouvelle année de travail et de labeur commence ! Maram Mathlouthi est inscrite en 2e année primaire. Matinale, elle compte parmi les tout premiers arrivés, accompagnée par sa maman. «Cette année, la rentrée n’a rien de difficile. Pourtant, c’était bien le cas l’an dernier bien qu’elle ait eu de la compagnie puisque son frère aîné était, également, inscrit à la même école en 6e année. Etant trop attachée à moi, Maram avait du mal à accepter la séparation au point que je devais l’accompagner jusqu’à la salle de classe», se souvient Asma Maâtoug, la mère de Maram.
Douces retrouvailles.. !
Vêtue d’un joli tablier rose, soigneusement coiffée, la petite fille semble sereine. Elle s’impatiente même de retrouver ses amies de classe. Et voilà que Zeineb et Fatma Mahjoub, des jumelles, arrivent enfin, accompagnées de leur papa. Il faut dire que les filles n’ont pas vraiment rompu le contact durant les vacances. «J’ai hâte de retrouver mes amies qui me manquent beaucoup et que je n’ai pas vues tout au long de l’été», indique Zeineb. Sûres d’elles-mêmes, confiantes en leurs institutrices, les écolières font preuve de sérieux, de discipline et de politesse. C’est qu’elles ont déjà pris goût à l’école, où elles passent le plus clair de leur temps à apprendre et à évoluer. «Nous avons eu de bonnes notes l’an dernier, soit 19 sur 20 pour Maram et 18 sur 20 pour moi et pour ma sœur», souligne Fatma, avec beaucoup de fierté et d’enthousiasme.
Un peu plus loin, Sarra Ben Khalifa patiente ainsi que sa maman Ferjania Ben Farhat, le temps que la directrice de l’école accorde aux élèves la permission d’entrer. Inscrite en 3e année, elle a pris soin de se pomponner, en se faisant faire un brushing. «Sarra est contente de rejoindre les bancs de l’école. Elle a le moral et s’empresse de retrouver ses amies. Au bout des deux dernières années, elle a réussi à s’acclimater au petit cosmos écolier», indique Ferjania. Et en dépit de la complexité des cours et de la sévérité des institutrices, l’élève ne cache pas son attachement inébranlable à son école.
Une question de principe et de bon sens
Par ailleurs, et quoique hier était le jour J, les préparatifs de la rentrée sont loin d’être terminés ! Les parents ont simplement fait l’acquisition des fournitures standards comme les cartables, les trousses, les stylos, les crayons de couleur, les tabliers, etc. Les fournitures indispensables à chaque niveau seront recommandées ultérieurement par le cadre enseignant, et ce, dans les moindres détails. «Que Dieu nous vienne en aide pour garantir la fourniture scolaire à nos enfants», indique Ferjania en affichant une grimace qui en dit long sur les charges des familles tunisiennes en cette période de l’année… Cela dit, certains parents choisissent d’inculquer à leurs progénitures le sens de la responsabilité et du bon sens tout court. C’est le cas de Atef Mahjoub, le papa de Fatma et Zeineb. Les jumelles portaient, en effet, de magnifiques tabliers roses et des cartables tout neufs. «Ce sont les cartables et les tabliers qu’elles portaient l’an dernier. En effet, je leur avais acheté deux tabliers, chacune, l’année dernière, en prenant compte de leur évolution physique. Elles disposent donc des mêmes tabliers pour cette année. Quant aux cartables, ils sont en excellent état. Nul besoin d’en acheter à nouveau», explique-t-il.
Que des ondes positives !
La voix de Mme Aouatef, directrice de l’école, interrompt le brouhaha de la foule, regroupée au-devant de l’école. «Allez les enfants, c’est l’heure !», dit-elle, ferme et clémente à la fois. Et contre toute attente, les enfants semblaient n’attendre que cet appel pour accourir en effervescence, pénétrant dans la cour, en toute joie. Aucun d’entre-eux ne semble réticent. Sans pleurs, ni angoisse! Bien au contraire ! Certaines écolières n’hésitent pas à faire des accolades aux maîtresses, donnant ainsi libre cours aux émotions des plus tendres et des plus nobles. Au bout de quelques minutes, la directrice appelle au salut au drapeau, à l’hymne national. En file indienne, les élèves ont répondu à l’appel, marquant ainsi le lancement effectif d’une nouvelle année scolaire.
Mme Zohra Gourmit, institutrice, se réjouit de voir ses élèves. Certes, les préparatifs de la rentrée scolaire n’ont pas été menés comme à l’accoutumée, et ce, en raison du manque d’effectif. «Nous avions deux gardiens à l’école. Le premier a été muté et le second a pris un congé de longue durée. Nous avons remis une demande au ministère pour désigner un nouveau gardien et nous sommes toujours dans l’attente d’une suite favorable», indique-t-elle. Du coup, l’école primaire la Romana n’a pas eu droit aux travaux de peinture spécial rentrée. «Nous avons simplement sollicité la municipalité pour des travaux de nettoyage et d’arrachage des plantes sauvages», renchérit-elle.
Néanmoins, les ondes positives ne nécessitent point des moyens pour être diffusées auprès des écoliers. Et à voir le comportement du cadre enseignant, l’on devine, aisément, la relation quasi maternelle qui lie les institutrices à leurs élèves. Bonne rentrée à tous !