Incontestablement, avec la panoplie de choix et de disciplines sportives dont bénéficient les jeunes Tunisiens, la pratique du sport, en dehors de l’école, devient indispensable pour s’épanouir et mûrir. Comment fonctionnement ces académies sportives et quelles sont les ambitions des jeunes pousses tunisiennes ?
Les pépinières des tout jeunes sportifs sont nombreuses en Tunisie. Entre celles rattachées aux grands clubs, rares et limitées, et celles, plus nombreuses, du domaine privé et exclusivement payantes, le choix est souvent vite fait par les parents qui ne peuvent consentir à payer beaucoup d’argent pour une activité à la base divertissante. Mais il y a des académies qui sont moins onéreuses et autrement plus accessibles aux Tunisiens. A l’instar de celles des maisons des jeunes, comme celle qui fait office d’épouvantail en matière de succès et de notoriété, la maison des jeunes d’El Menzah VI. Pour deux à trois fois moins cher qu’une inscription dans une académie de football privée, l’enfant peut s’y inscrire librement. Un bon créneau pour les parents amenés à jongler entre diverses dépenses de scolarité, de ménage et des activités parascolaires. Mais par-dessus tout, celles des grands clubs tunisiens sont en vogue et souvent très sollicitées avec des conditions d’admission plus rigides et plus sélectives.
Le Stade Tunisien, l’EST, l’ESS ou le CA, clubs particulièrement connus pour la qualité de leurs centres de formation, ont chacun ses atouts pour attirer les futurs champions. A titre d’exemple, l’académie du Stade Tunisien, située au Bardo (Tunis), compte parmi ses adhérents les natifs de 2002 à 2018. La section jeunes du Stade Tunisien a pour but de conduire les passionnés du football à la réalisation de leurs projets sportifs professionnels et former des footballeurs accomplis. Le Stade Tunisien est un club qui a fondé son identité sur la formation. Les meilleurs joueurs de l’équipe nationale de tous les temps ont grandi en portant le maillot rouge et vert. De Noureddine Ben Yahmed (Diwa) à Abdelhamid Herguel et Jameleddine Limam jusqu’aux frères Msakni. L’un d’eux, Herguel, est aujourd’hui associé dans une académie sportive située aux Berges du Lac, que les propriétaires veulent élever au rang de l’élite sportive nationale. D’autres anciennes vedettes comme Youssef Mouihbi et Oussama Darragi ont leur propre académie sportive. C’est une évolution naturelle du footballeur, une fois qu’il raccroche les crampons.
Un aspect «business»
L’ancien footballeur Abdelhamid Herguel raconte les dessous des cartes de ce secteur en pleine expansion. La plupart des parents se demandent quelles sont les meilleures académies sportives en Tunisie, sachant qu’elles sont nombreuses et diversifiées, si bien qu’il est difficile de faire le tri. Sur ce point précis, Herguel estime qu’il ne croit plus réellement en la qualité de l’apprentissage du sport et du football en particulier, tel qu’il se pratique aujourd’hui. Au point de le considérer comme un «business» et que ces académies opèrent et fleurissent aux quatre coins de la Tunisie, seulement pour un intérêt financier et purement lucratif. La médiocrité de la formation technique et le déclin de la qualité du jeu à tous les niveaux et dans toutes les sections sont généralisés à de nombreux sports, outre le football, selon Herguel. La méthode de travail n’est plus la même et la qualité de formation comme celle qu’il a connue avec André Nagy n’existe plus. Au sujet des fonctions qu’il occupe actuellement dans le football tunisien, il rétorque qu’il est «à la retraite de tout depuis 11 ans, même du football dans lequel je relève une baisse du niveau des adversaires, à force de croiser des équipes de second plan, comme le Cap-Vert et la Guinée Equatoriale, alors qu’avant on affrontait régulièrement le Sénégal, le Cameroun ou la Côte d’Ivoire».
En Tunisie, le sport est une activité très populaire. Les académies sportives ont connu un essor important ces dernières années, avec environ 10.000 centres sportifs actifs dans tout le pays. Ces académies sont souvent dirigées par d’anciens joueurs de football professionnel et offrent des installations à la pointe du progrès et des standards internationaux. Ces structures sportives pluridisciplinaires privées sont particulièrement axées sur l’activité footballistique. Cependant, ce secteur souffre de la concurrence déloyale de très nombreuses écoles anarchiques qui œuvrent dans l’anonymat et sans réglementation quelconque, en infraction de la loi. «Parmi les régions qui abritent ces académies privées, on trouve Tunis en haut du tableau avec 54 centres, suivie de Sfax et Monastir, tous les deux hébergeant chacune 50 académies», selon le moteur Edge de Microsoft.
Les académies sportives incluent la majorité des sports, à l’exception des sports américains ou britanniques. Football, rugby et sport de salle comme le handball, le basketball ou le volley-ball sont largement proposés et disponibles.
Sports populaires
En Tunisie, le sport le plus populaire est sans conteste le football. Le pays a une grande tradition dans ce sport et de nombreux Tunisiens sont passionnés par le football, qu’ils pratiquent eux-mêmes ou qu’ils regardent à la télévision. Outre le football, d’autres sports ont su trouver leur place dans le cœur des Tunisiens. Parmi eux, on peut citer le handball, le basketball et le volleyball. Ces disciplines sont pratiquées à différents niveaux, des écoles aux compétitions nationales et internationales, et contribuent à enrichir le paysage sportif tunisien. D’autres sports comme les arts martiaux (taekwondo, judo et karaté), l’athlétisme, la natation et même le tennis sont également pratiqués par les Tunisiens. Cependant, des sports comme le cyclisme, l’aviron ou la voile sont moins représentés, faute d’infrastructures, d’équipements et d’intérêt médiatique suffisant.