Accueil Magazine La Presse 9e édition de Dream city 2023 Installation — les cartes de la dignité:  Une expérience émotionnelle et sensorielle à  vivre

9e édition de Dream city 2023 Installation — les cartes de la dignité:  Une expérience émotionnelle et sensorielle à  vivre

Des installations, des projections, de la musique, du théâtre… marqueront comme d’accoutumée la manifestation qui se tiendra chaque année au cœur de l’ancienne Médina, en exploitant ses monuments les plus anciens dans le but de créer une dynamique dans la ville et ses habitants, les invitant ainsi à participer à travers ces créations artistiques  à un débat enrichissant et à la réflexion et l’échange…

Le coup d’envoi de la 9e édition de Dream city a été donné le 22 septembre dernier. Cette manifestation, qui se poursuivra jusqu’au 8 octobre prochain, réunit, comme chaque année, un public fidèle qui se déplace spécialement à cette occasion pour découvrir ces créations artistiques, mais aussi tous celles et ceux qui veulent assister pour la première fois à cette manifestation et qui auront droit, tout au long de ces trois semaines, à plusieurs performances artistiques alliant la musique, le théâtre et les installations et expositions qui seront donnés dans différents espaces de la Médina.

Mercredi dernier, nous étions sur place, à la Médina et en passant par les ruelles de la Rue du Pacha, menant vers la bibliothèque Dar Ben Achour, qui a été aménagée pour abriter l’installation «Les cartes de la dignité», signée par le collectif Dream et Leila Dakhli, nous avons évidemment remarqué le mouvement qui animait la ville : des jeunes, des visiteurs, des touristes… passaient d’un espace à un autre pour découvrir les différentes créations faites spécialement pour ce festival. Nous nous sommes arrêtés donc à la Bibliothèque Dar Ben Achour pour découvrir l’installation de l’historienne Leila Dakhli et du collectif Dream. Dans cette bibliothèque comportant deux étages, des salles ont été réservées pour la première partie de l’exposition intitulée «Trajectoire», alors que le second étage a été consacré aux deuxième et troisième parties de l’installation intitulées, «situations» et «moments».

14 cartes en tout traduisent des moments forts de l’histoire des révolutions arabes ! «Dignité», en effet, est le résultat d’un travail de recherche et de documentation, et se veut comme une tentative de réponses sous forme de cartes sensibles enrichies de sons, d’images, d’objets, de projections témoignant de trajectoires de vie, de situations historiques ou de temps de soulèvements.Nous pouvons découvrir les travaux de Arwa Labidi et Selma Zghidi dans la carte intitulée «Le jour où nous étions déterminées, victimes du 26 janvier 1978 à Tunis», élaborée à travers les archives des hôpitaux de la Rabta et Charles Nicolle, «Connais ton ennemi et connais-toi», une carte de Candice Raymond et Jana Traboulsi et bien d’autres issus du monde arabe, traitant une partie de l’histoire de la révolution et captant quelques moments marquant la lutte, la révolte, le soulèvement des militants du monde arabe durant les années 50.

De l’histoire, des récits et des émotions

L’exposition rassemble, en effet, quatre projets de cartes des micro-histoires de révoltes, notamment à Alger, Tunis, Damas ou Alexandrie, des portraits de femmes et d’hommes, des lieux et des formes de vie, des histoires d’émancipations et d’élans révolutionnaires. 14 cartes, dont certaines ont été réalisées à deux, par des Algériens, Syriens, Egyptiens, Libanais…sont en réalité une reconstitution du passé à travers des travaux de recherches élaborés qui ont abouti à cette expérience invitant ainsi le visiteur à vivre émotionnellement cette révolte et cette lutte…

«Nous sommes une équipe de chercheurs, composée d’une vingtaine de personnes issues de différentes disciplines, notamment des historiens, des sociologues, des anthropologues…, qui travaillons sur la question de la dignité, la révolte et des soulèvements et les indépendances depuis les années 50, en particulier dans le monde sud-méditerranéen (du Maroc jusqu’à la Syrie). Cette expérience et cette recherche ont été faites de façon particulière, dans des territoires très particuliers, dans lesquelles se sont déroulées des révoltes, et même des révoltes au quotidien, telles que la révolte des demandeurs de logement, qui nous a inspiré un jeu de société (destiné aux visiteurs dans le haut de la salle)… dévoilant tous les obstacles et les difficultés qu’ils vivent au quotidien

Il y a aussi des parcours de militants politiques, ceux qui passent par la prison et les moments de répression et d’autres qui sont des journées révolutionnaires», note la directrice du projet, Lelya Dakhli, pour parler de l’exposition avant de renchérir : «Nous avons réparti les salles en trois espaces, à savoir, trajectoires, ce sont des cartes sous forme de récits, situations, c’est plutôt des initiatives, des groupes, des journalistes, des féministes… et des moments qui, correspondent à des journées de manifestations, qui ont marqué l’histoire,  comme la carte intitulée «le quartier de Jbel Ahmer» et dévoilant comment les émeutes de 1984 ont été vécus, il y a aussi des épisodes révolutionnaires d’Egypte… l’idée derrière cela, c’est de trouver une idée visuelle, de raconter et de faire sentir des états d’âme, des émotions, de la joie, de la peur, de la tristesse…. Dans «moments», c’est comme une sorte de rappel de ce qui s’est passé dans l’histoire, de la jeunesse qui s’est sacrifiée…».

L’installation est visible tous les jours à partir de 10h00 jusqu’à 18h00, et ce, jusqu’à la fin de la manifestation.

Charger plus d'articles
Charger plus par Hela SAYADI
Charger plus dans Magazine La Presse

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *