Les délégations de Oueslatia, de Sbikha et de Haffouz comptent 16.000 ha de forêts naturelles et 22.000 ha de boisements forestiers. En outre, les parcours couvrent 40.000 ha à Nasrallah, à Bouhajla et à Sbikha.
Outre les espèces traditionnelles agricoles de Kairouan dont les oliviers, les amandiers, les abricotiers, les cultures maraîchères, les céréales et les agrumes, d’autres plantes aromatiques et médicinales ont fait leur apparition depuis deux décennies et constituent des cultures séduisantes de plus en plus appréciées par les gastronomes et les consommateurs tunisiens et étrangers.
L’eucalyptus, fort apprécié
Rappelons que les délégations de Oueslatia, de Sbikha et de Haffouz comptent 16.000 ha de forêts naturelles et 22.000 ha de boisements forestiers. En outre, les parcours couvrent 40.000 ha à Nasrallah, à Bouhajla et à Sbikha.
Un grand nombre de plantes médicinales poussent spontanément au sein de ce patrimoine forestier. Citons notamment le romarin (16.000 ha), le thym, le pin, le câprier (3.000 ha), le marrube, l’artémisia, le genévrier.
D’autres, telles que l’eucalyptus, ont été plantées par les fellahs depuis des décennies avec pour objectifs de protéger le sol contre l’érosion, de guérir certains troubles respiratoires et de fournir du bois pour le chauffage et pour le charbon.
Ali Khamman, agriculteur à Ennahala (zone montagneuse à Oueslatia), nous explique dans ce contexte que l’eucalyptus est très apprécié pour ses substances naturelles, la nature des baumes et des résines: «D’ailleurs, on fait bouillir ses feuilles pour bénéficier des propriétés thérapeutiques. Le malade se place au-dessus du récipient retiré du feu, la tête recouverte d’une serviette. Il respire à fond et fait alors une inhalation, ce qui permet l’évacuation du mucus qui obstrue sa trachée et ses bronches…»
Méthodes rationnelles de culture, de récolte et de conservation
Avec des méthodes rationnelles de culture, de récolte et de conservation des plantes, la médecine par les plantes, malgré ses limites, arrive aujourd’hui à satisfaire les plus sceptiques parmi les scientifiques puisqu’elle est bienfaisante, surtout en cas de maladie d’affection courante. En outre, elle joue un rôle sentimental certain, car la tisane, par exemple, contient dans sa lente dégradation le symbole du confort et de l’amour qui unit les membres d’une même famille.
Et même en cas de maladies compliquées, les remèdes de grands-mères complètent souvent le traitement antibiotique. D’où le désir des fellahs de développer la culture des plantes médicinales aux propriétés réelles et de rechercher de nouveaux produits qu’on utilise en phytothérapie contemporaine. Ainsi, beaucoup d’hectares de géranium, de menthe, de fenouil, de basilic et des rosiers anciens ont été réalisés depuis 2001 dans les différentes délégations.
Trop demandées, mais…
Ali Haddaji, agriculteur à Aouled Nhar (Kairouan-Sud), a su, au sein de sa parcelle agricole, diversifier les cultures en vogue avec une gestion rationnelle de la terre. Doté d’équipements modernes, de système d’irrigation goutte-à-goutte et d’un puits, son domaine est consacré à la culture du fenouil, du basilic, du cactus inerme et de quelques plantes médicinales dont la bourrache. Voici son témoignage : «Je suis heureux d’avoir pu m’adonner à la culture d’espèces très demandées et rares sur le marché, outre les graines de fenouil, aux vertus diurétiques et carminatives, le basilic est très apprécié non seulement parce qu’il sert à aromatiser les plats, mais aussi parce que son infusion parfumée est recommandée contre les spasmes gastriques, les vertiges et les migraines ».
Et de poursuivre : « A côté de cela, j’ai développé la culture de la bourrache (plante de 0,5 m de haut) qui pousse en touffe et dont la tige est épaisse et les fellilles sont couvertes de poils rudes. On la reconnaît à ses jolies fleurs d’un bleu céleste en forme d’étoiles à cinq branches. Toute la plante peut être utilisée. En infusion ou en délection, la bourrache est recommandée contre les fièvres éruptives et comme dépuratif contre les maladies de la peau…».