Nous sommes à la fin du 1er trimestre et la consultation nationale sur la réforme du système scolaire, précisément des deux cycles de l’enseignement de base et secondaire, est en cours. Il est bon de garder un œil sur l’enseignement supérieur qui demeure le vivier où se forment les futurs hauts cadres de la nation.
La Tunisie, qui n’a cessé d’accorder l’intérêt et les grands moyens à l’enseignement supérieur, enregistre des résultats mitigés, selon les spécialités et les disciplines, et si des satisfactions sont constatées, il n’en demeure pas moins que quelques satisfécits prestigieux manquent à l’appel.
Les derniers signes positifs sont venus à l’occasion de la parution du récent classement «Times higher education» des universités arabes pour l’année 2023, relayé par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, faisant valoir une progression pour une dizaine d’universités tunisiennes, comparé au classement de 2022.
Ainsi, à titre d’exemple, l’université El Manar figure désormais à la 25e place et celle de Sfax à la 39e place, alors que les universités de Tunis, de Monastir, de Sousse, de Carthage, de Gabès, de La Manouba, de Gafsa et de Jendouba se retrouvent dans le Top 100 du même classement.
Mais on déplore l’absence de nos institutions supérieures dans les classements internationaux, et ce, pour plusieurs raisons, contrairement à certains établissements de la région arabe et du Moyen-Orient dont ceux d’Egypte, d’Arabie saoudite ou encore de Jordanie.
On mentionne, d’abord, le retard énorme accusé dans l’adoption de l’anglais comme langue d’enseignement de base. Or c’est la première langue universelle qui a cours dans les grands campus des Etats-Unis d’Amérique et de Grande-Bretagne. Ce qui est de nature à constituer un stimulant pour améliorer la compétitivité des universités locales.
A ce titre, on citera le nombre limité de pôles d’enseignement supérieur dans certaines régions de l’intérieur, puisque les étudiants sont concentrés dans les grandes villes et, plus encore, dans le Grand Tunis, Sfax, Sousse et les villes côtières.
Cette situation et bien d’autres facteurs expliquent l’engouement des étudiants tunisiens pour les universités et les écoles européennes et américaines. Une ambition qu’on ne peut leur reprocher dans la mesure où ils sont à la recherche de l’excellence. Particulièrement ceux ayant obtenu les meilleurs résultats au baccalauréat.
D’ailleurs, il est bon de rappeler que les institutions privées ont intégré l’anglais comme langue principale pour les disciplines scientifiques, technologiques, informatiques et médicales.
Autrement dit, il est temps pour l’enseignement public de suivre la tendance afin de ne pas rester à la traîne et de se mettre au diapason des avancées des pays développés.