Le football est devenu un business où il faut participer là où cela rapporte de l’argent.
Avant de rédiger ces lignes, nous nous sommes assurés d’une chose : nos joueurs ont bien deux jambes, deux poumons et un cœur. Exactement ce que possèdent les joueurs en Europe ou dans le reste du monde. Il n’y a donc pas de tricheries et tout le monde fait du sport, pratique sa discipline favorite avec les mêmes « outils ».
Alors qu‘est-ce qui fait la différence entre nos professionnels (il s’agit justement d’eux !) et les autres ? Tout simplement la rigueur de la préparation, les calendriers, le niveau des équipes qui est très proche et les derniers d’un classement sont aussi bien préparés que ceux qui sont devant, mais c’est au niveau de la valeur intrinsèque des joueurs composant les équipes que se trouve la différence. C’est pour cela que nous avons été surpris de lire que « les joueurs de nos équipes représentatives en compétitions africaines sont épuisés par le rythme des rencontres ». Ah bon ? Que devraient dire les joueurs européens ou sud-américains qui jouent toute l’année au rythme d’une rencontre tous les trois jours ? Le football est devenu un business où il faut participer là où cela rapporte de l’argent.
C’est la raison pour laquelle on relève que les primes mises en jeu augmentent d’une année à l’autre. Le football est un spectacle et cela rapporte de l’argent. Dans le cas contraire, il y aura bien des équipes qui se retireront avant même d’entamer un tournoi. Ce n’est donc pas pour des miettes qu’elles acceptent de monter au charbon.
Préparation en dents de scie
Revenons à l’évidence et regardons la valeur de nos différentes formations. Analysons à tête reposée et avec franchise la valeur et la conception de notre compétition. Inquiétons-nous de l’hygiène de vie de nos joueurs et ouvrons l’œil que nous fermons volontairement pour plaire à untel ou untel. Pensons intérêt national et rendons notre verdict en toute âme et conscience. Nous savons bien que des équipes tunisiennes sont appelées à disputer ces compétitions africaines ? Le dernier des niais nous conseillerait de s’y prendre en fonction de ces engagements. C’est au personnel d’encadrement de le faire. L’entraînement est une science qu’on apprend dans des écoles spécialisées. Nous supposons que nos entraîneurs, dont la valeur est appréciée un peu partout, le savent et agissent en conséquence.
Restent la disponibilité et la discipline des joueurs qui sont dans l’obligation de s’astreindre à une préparation répondant à ces engagements. Des dates, des périodes, des résultats s’ensuivent en fonction de ce qui a été engagé, mis sur la table pour réagir positivement à ces sollicitations successives qui ne souffrent pas les ratés et les baisses de régime. Les professionnels européens et sud-américains l’ont compris. Bon nombre d’équipes africaines également et cela dénote que ces réactions épidermiques révèlent une méconnaissance totale de la situation qui règne dans un sport avide de repousser les limites. Etant donné que les joueurs sont payés à coup de milliards, on en tire le maximum. C’est la loi du jeu et tant pis pour ceux qui ne l’ont pas compris. Par voie de conséquence, on se prépare avec sérieux et application. On ne lésine pas sur les moyens pour répondre au quart de tour à ces engagements répétitifs qui finissent par user des corps non préparés.
Qu’en est-il chez nous ? Des grèves à répétition, des salaires en retard, des ennuis de santé consécutifs à une préparation qui parfois laisse à désirer parce qu’en dents de scie…
Pour cette raison, il nous semble qu’on a créé ce poste de « préparateur physique » qui possède toutes les données physiques et physiologiques des joueurs, les suit à la trace, au geste près et agit pour raccommoder une situation, exige la mise au repos, insiste pour que la préparation réponde à des normes scientifiques et non à des décisions prises à l’emporte-pièce.
De cette « déclaration » nous retiendrons que considérant les engagements de nos équipes, il est recommandé de mieux préparer nos représentants. Chercher des excuses ne nous fera pas avancer d’un iota Monsieur l’entraîneur !