Ce genre de décision ne peut cacher que de futurs bouleversements, que l’on a voulu plus feutrés et le plus « diplomatiques» possible.
Le communiqué émanant de la FTF et portant sur la nomination d’Anis Boussaïdi (actuel sélectionneur U17) en qualité de « nouveau sélectionneur adjoint » de Jalel Kadri, ce qui lui permet de rejoindre le staff technique des Aigles de Carthage pour préparer la phase finale de la CAN, est tout ce qu’il y a de plus surprenant, car les sentiments que l’on n’ose pas exprimer restent du ressort de ceux qui les ressentent. Quant à la précision que « ce nouveau renfort technique a été effectué en commun accord avec le sélectionneur Jalel Kadri, elle est tout ce qu’il y a de moins convaincante. N’en déplaise à ceux qui veulent bien affirmer le contraire. C’est une brèche que l’on offre aux joueurs et dont l’ambiance s’en ressentira.
Pour une raison au moins : au vu des flottements que vit et qu’a vécu l’équipe nationale après sa tournée asiatique et le visage peu reluisant qu’elle a présenté à ses fans les plus assidus, ce genre de décision ne peut cacher que de futurs bouleversements, que l’on a voulu plus feutrés et le plus « diplomatiques» possible.
Le mauvais moment
Mais c’est sans compter sur la réaction des joueurs qui sont les premiers concernés. Sans pour autant prêter attention aux rumeurs que nous trouvons malintentionnées et même malveillantes, concernant les dépassements qu’a subis la sélection nationale durant ses déplacements, les diktats des uns et des autres, les convocations « dirigées » qui maintiennent des ombres et écartent des valeurs potentielles, etc., il y a anguille sous roche. D’ailleurs, un conseiller en communication débutant qui fait ses premiers pas dans un monde mouvementé, un psychopédagogue qui quitte les bancs de sa faculté encore hésitant et frémissant sous l’émotion qui l’étreint, le dernier des entraîneurs débutants et qui entame sa première séance d’entraînement, tous, conseilleraient de choisir un moment plus propice pour désigner ce « renfort » qui arrive comme un cheveu dans la soupe. Remettre en question la valeur des seconds d’un sélectionneur n’a presque jamais été abordé. On les voit s’agiter sur le banc, mais nous ignorons ce qu’ils font et l’apport dont ils font bénéficier la sélection. Les choix se doivent de respecter un certain nombre de critères. L’actuel sélectionneur, qui a « donné son accord » pour que l’on parachute un autre technicien à ses côtés, sait fort bien, en son for intérieur du moins, que cela lui fera de l’ombre au détriment de la solidarité qui devrait prévaloir entre les membres d’une équipe appelée à travailler en parfaite symbiose. Espérons que cela ne sera pas le cas. Ce parachutage est inexplicable et est peu d’usage dans les sélections qui se considèrent assez bien organisées pour répondre aux besoins d’une mission délicate. Mais il y a ceux qui croient que contre mauvaise fortune, il est parfois conseillé de faire bon cœur. Surtout lorsque l’on n’a pas le choix.