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L’essentiel | ALE Tunisie-Turquie : Peut-on renverser la vapeur ?

 

Un déficit de la balance commerciale Tunisie-Turquie, des pertes d’emplois en dizaines de milliers, notamment dans le secteur du textile, des importations en évolution continue de vêtements, de tapis, de produits d’hygiène, d’agro-alimentaire, de cosmétique…, des contraintes qui ont poussé le gouvernement à baliser de nouvelles pistes de coopération et préparer notamment la révision de l’Accord de libre-échange entre la Tunisie et la Turquie, entré en vigueur en 2005.

La Tunisie veut un échange commercial plus équilibré, volumineux et qualitatif entre les deux pays. Les décideurs nationaux espèrent également attirer des investisseurs turcs. La Turquie a, en effet, accepté de revoir l’accord de libre-échange et de renégocier les conditions et les amendements proposés par la Tunisie, qui ne doivent pas porter atteinte à ses intérêts. Sachant que le principe d’accords asymétriques est bien entériné par l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

La mouture de l’accord révisé permettra de rétablir des règles de concurrence plus loyales entre les produits turcs et les produits tunisiens sur le marché local. L’industrie textile tunisienne est l’un des secteurs qui a le plus souffert de la concurrence turque depuis l’entrée en vigueur, en 2005, de l’Accord de libre-échange (ALE) entre les deux pays. L’ALE a permis aux produits textiles turcs, plus compétitifs, d’inonder le marché tunisien.

Depuis l’entrée en vigueur de l’accord, les gouvernements successifs n’ont guère protégé les entreprises tunisiennes, rendant très timide l’intégration économique. Et un profond déficit avec la Turquie est apparu au grand jour après 2011. Ce qu’il faut noter, c’est que le débordement du déficit avec la Turquie est essentiellement dû, pour 2015, à l’accroissement des importations qui n’ont pas contribué au développement économique. Cette situation a exaspéré les professionnels tunisiens du textile qui, parfois, sont contraints d’abandonner leurs activités ou de fermer leurs usines. De fait, la Tunisie a perdu quatre places parmi les pays exportateurs d’habillement vers l’Union européenne.

D’où la nécessité de réviser les quotas d’importation en provenance des pays avec lesquels la Tunisie a un réel déficit. N’est-il pas temps d’étudier tous les moyens de rééquilibrer la balance commerciale de la Tunisie avec ses partenaires ? De reconsidérer cet accord de libre-échange, structurellement si désavantageux pour notre pays ?

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