L’Etat a été, cette fois-ci, performant et rigoureux. Des recoupements ont été effectués entre les bases de données nationales de la Caisse nationale de sécurité sociale, de la Caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale, de l’Agence technique des transports terrestres, de l’état de la situation sociale et des recettes des finances. Objectif, évaluer la situation socioéconomique des bénéficiaires effectifs.
62 mille cartes de soins gratuits ont été retirées à des bénéficiaires non légitimes, avait déclaré le ministre des Affaires sociales, Malek Ezzahi, il y a quelques jours. L’information a fait boom ! Les fameuses cartes blanches destinées à une population spécifique ont été indûment distribuées à ceux qui n’ont pas le droit d’en bénéficier.
A ce titre, les opérations d’audit ont été lancées et se poursuivent encore, prônées par des commissions dédiées à la tâche et chargées de vérifier les attributions des cartes de soins gratuits qui doivent être remises aux personnes porteuses de handicap.
Le ministère des Affaires sociales a dû adopter une nouvelle approche de vérification rigoureuse avant l’attribution de ces avantages sociaux qui ont été détournés en bonne et due forme. Ezzahi a relevé que le ministère œuvre à la mise en place d’une plateforme spécifique à chaque personne handicapée inscrite dans les programmes Amen social, ajoutant que la nouvelle carte pour handicapés comprend toutes les informations, les maladies, ainsi que les traitements du bénéficiaire. Ainsi, les cartes de soins de couleur blanche et jaune seront remplacées par les cartes des programmes Amen social, dans le cadre de la politique de modernisation et de numérisation du fonctionnement du ministère.
Rectifier les critères d’éligibilité
Venons-en au retrait des cartes. Il ne s’agit pas de mille, voire de 10 mille, mais de 62 mille personnes qui ont bénéficié de soins gratuits au détriment des véritables bénéficiaires. Le président du comité général de promotion sociale au ministère des Affaires sociales, Ibrahim Ben Driss, a indiqué que le retrait de ces 62 mille cartes a été effectué selon des normes scientifiques. Il fallait ensuite et d’urgence rectifier les critères d’éligibilité.
Le responsable a déclaré au cours des 3es journées régionales organisées jeudi dernier, à Kairouan, autour de l’inclusion sociale et économique, que 337 mille personnes ont été inscrites au programme d’aides sociales pour les catégories démunies, depuis son lancement en 1992.
Or, les conditions sociales de plus de 60 mille personnes bénéficiant toujours de la carte de soins gratuits ont connu une amélioration de façon à ce qu’elles étaient en mesure de s’en passer.
L’Etat a été, cette fois-ci, performant et rigoureux. Ainsi des recoupements ont été effectués entre les bases de données nationales de la Caisse nationale de sécurité sociale, de la Caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale, de l’Agence technique des transports terrestres, de l’état de la situation sociale et des recettes des finances. Objectif, évaluer la situation socioéconomique des bénéficiaires. Sont-ils toujours en droit d’en bénéficier ou pas ?
16,6 % de Tunisiens vivent sous le seuil de pauvreté
Le président du Comité général de promotion sociale a assuré que le programme d’autonomisation économique fait office de mécanisme permettant de lutter contre la pauvreté et de créer des sources de revenu. Ledit programme a été présenté dans le cadre de la première stratégie nationale élaborée par le ministère des Affaires sociales. «Ce programme a démarré en 2022 en vertu du décret numéro 720 de l’année 2022, fixant les catégories ciblées par le plan d’autonomisation économique qui serait de l’ordre de 1 million de personnes», a-t-il détaillé, précisant que 420 projets ont été lancés depuis le début de l’année 2023 jusqu’à ce jour, moyennant une enveloppe globale de plus de 8 millions de dinars.
De son côté, le président de l’unité de gestion du budget par objectifs au ministère des Affaires sociales, Nizar Mohsni, a annoncé que le budget du ministère représente 4 % du budget de l’Etat. A ce titre, 5 programmes, à savoir l’emploi et les relations professionnelles, la sécurité sociale, la promotion sociale, la migration et les Tunisiens à l’étranger et le programme de leadership, reçoivent une partie du budget dédié. Ajoutant que 16,6 % de Tunisiens vivent sous le seuil de pauvreté.
Par ailleurs, le directeur général du Centre international de la promotion des personnes handicapées, Nizar Selmi, a relevé que le centre a pour mission de favoriser une éducation spécialisée, de réhabiliter les personnes handicapées, de promouvoir les méthodes d’enseignement et de recherches. Le centre comprend 26 centres pilotes dans chaque gouvernorat.
L’Etat continue son œuvre pour inclure une communauté désavantagée à plus d’un titre, et c’est à l’Etat et à ses différents mécanismes et dispositifs de lui garantir une vie digne, mais aussi une inclusion sociale et une autonomisation économique. Derrière l’Etat, c’est le devoir de la communauté nationale, pour que personne ne se sente exclue sur le fondement de son handicap, de sa situation socioéconomique…