L’économie tunisienne a été mise à rude épreuve au cours de ces dernières années du fait de la crise politique qu’a traversée le pays, de la crise du Covid-19 et des tensions géopolitiques. En effet, les perspectives de son évolution demeurent modérées. Elles pourraient s’améliorer grâce à la poursuite des réformes qui nécessitent la mise en œuvre d’un plan d’action concret du gouvernement, une hausse de l’investissement privé, fer de lance de sa croissance économique, une amélioration du climat général des affaires, un rééquilibrage budgétaire graduel pour limiter l’augmentation attendue des besoins de financement et de la dette publique à moyen terme.
La Tunisie devra ainsi relever plusieurs défis majeurs et réfléchir sur les voies et moyens permettant de mettre sur la bonne voie, dans les meilleurs délais, le processus d’un développement économique national résilient, inclusif et solidaire. Pour faire face à la problématique de mobilisation des ressources financières, les pouvoirs publics sont appelés à trouver les solutions nécessaires à l’élargissement et à la diversification des sources de financement. Les partenariats public-privé (PPP) représentant un potentiel prometteur devraient être une approche à privilégier dans le financement des infrastructures et services publics. La réforme et la modernisation du système bancaire et financière constituent la pierre angulaire de la réussite de toute réforme économique. Par ailleurs, l’administration n’est pas en reste et elle doit, elle-même, se moderniser et lutter contre les pratiques bureaucratiques.
Accélérer la transition énergétique et écologique notamment dans son volet industriel, ainsi que la digitalisation de l’économie, permet aussi de réaliser un saut de productivité appréciable. Un intérêt particulier devrait également être accordé au renforcement de la sécurité énergétique et alimentaire du pays afin de préserver sa souveraineté nationale et au développement économique inclusif et équilibré des régions afin de réduire les disparités régionales.
Un plan d’action visant la relance économique est une nécessité impérieuse pour relever tous les défis socio-économique des années à venir. Ce plan devrait s’appuyer sur une intégration cohérente de tous les aspects des réformes, qu’il s’agisse des réformes macro-économiques, micro-économiques, organisationnelles ou encore institutionnelles. Par ailleurs, ce plan de relance devra préserver le caractère social de l’Etat pour une plus grande justice sociale et protéger le pouvoir d’achat du citoyen, notamment celui des catégories les plus vulnérables.
La Tunisie est maintenant à la croisée des chemins. Elle doit choisir la voie à suivre, son avenir étant dépendant de ses choix et de sa détermination à les faire aboutir.