Accueil A la une Parc du Belvédère à Tunis : Poumon de la capitale, dites-vous !

Parc du Belvédère à Tunis : Poumon de la capitale, dites-vous !

 

Le parc du Belvédère, longtemps considéré poumon de la capitale et ses environs, tombe, aujourd’hui, en quenouille. Abandonné, son état laisse à désirer. Reportage.

Aller au parc ou au zoo devrait «normalement» être un plaisir pour les grands et les petits : se balader dans un parc zoologique est une occasion pour tout un chacun de se divertir, respirer à pleins poumons et se déstresser… Une bouffée d’oxygène pour une meilleure santé physique et mentale. Idem pour les enfants qui aiment profiter de la nature, de la verdure, tout en «apprenant» davantage une culture écocitoyenne et des connaissances sur la faune et la flore dont se dote l’écosystème naturel. 

Un milieu pas trop prisé

En effet, le zoo du Belvédère, jadis un des plus grands espaces de loisir et de divertissement de Tunis, n’est plus malheureusement une destination trop prisée. Et encore moins un lieu d’évasion et de découverte de nouvelles espèces d’oiseaux et d’animaux. Ce zoo, considéré longtemps poumon de la capitale et ses environs, tombe, aujourd’hui, en quenouille. Abandonné, son état laisse à désirer : très mal entretenu, saleté et odeurs nauséabondes, animaux, s’il y en a, mal nourris, les vieilles cages semblent quasi-vides et d’autres désertées… Autant dire nous sommes dans un environnement qui n’enchante plus ni l’oreille, ni les yeux.

Tout récemment, en début d’après-midi, nous avons visité ce parc, bien situé au cœur de la ville de Tunis. A l’entrée de la grande porte ramenant vers le jardin public, les vendeurs de jouets, de pop-corn et de barbe à papa étaient, comme à l’accoutumée, installés derrière leurs étals dans l’attente de leurs potentiels clients. Certains visiteurs, accompagnés de leurs enfants, ont choisi de parcourir, à pied, le grand jardin public, se baladant, alors que d’autres se sont vus, momentanément, absorbés par la nostalgie, regrettant un paysage devenu, hélas, terni. Ils se sont assis, tranquillement, sur les bancs publics, en face de la fontaine artificielle implantée au milieu du lac l’entourant.

Il ne plaît plus !

Dans cet ancien havre de paix qui était, autrefois, un véritable refuge tranquille, ils cherchent encore des moments de calme et de plaisir, bercés par le clapotis de l’eau et le bruit émanant des cafés et des passants.

Mais il ne plaît plus. D’autres visiteurs, dont des jeunes et des familles, ont préféré aller au zoo, moyennant un ticket de 1,5 dinar, afin de découvrir les différentes espèces d’animaux du parc, de quoi s’amuser et changer d’air. A l’intérieur, une femme, la cinquantaine dépassée, nous a déclaré que le parc est son endroit préféré pour s’éloigner du vacarme de la ville, prendre une pause et se ressourcer : «C’est un véritable anti-stress qui nous permet de nous réjouir de la nature.

J’y suis venue avec une amie à moi et ma fille qui a ramené ses enfants pour se promener. Bien qu’il soit mal entretenu, le parc reste tout de même le seul endroit où l’on peut sortir en famille, profiter de ce paysage naturel et des activités amusantes pour les enfants», rétorque l’une d’elles. En dehors, pas si loin de la terrasse du café du parc, un jeune couple, issu d’un pays voisin, vient pour la première fois au parc du Belvédère. Pour lui, une telle visite lui a permis de découvrir ce magnifique endroit en pleine nature. «Mon mari, notre petit fils et moi, nous sommes ici pour faire de la marche et découvrir le zoo.

C’est une occasion pour mieux faire apprendre à mon enfant de nouvelles connaissances sur la faune et la flore, tout en profitant des moments de sérénité tout en savourant un délicieux café turc à la tunisienne», témoigne Samia.

Le désagrément des visiteurs

Toutefois, certains visiteurs n’ont pas manqué d’exprimer leur mécontentement, en voyant ce parc s’enliser dans un piteux état. Sa dégradation fut déjà remarquée au fil de ces dernières années. «Le zoo a perdu son charme d’antan: les animaux sont mal nourris, l’hygiène laisse à désirer, sans parler des odeurs nauséabondes qui se dégagent des cages aussi sales et mal entretenues.

Dommage qu’un endroit pareil arrive à cet état!», souligne Moncef. Et pourtant, renchérit-il, «j’y viens souvent, alors qu’il n’y a plus d’intéressant à voir, sauf de vieux animaux essoufflés». Un habitué a partagé cette idée, témoignant, à cet effet, que le volet entretien et hygiène est souvent le parent pauvre. «Bien que les visiteurs continuent à y affluer, surtout pendant les vacances scolaires, ils n’hésitent pas toujours à faire des reproches portant sur l’état critique du parc», note-t-il. Jusqu’à quand le parc du Belvédère, milieu à fort potentiel écologique, est voué à l’abandon ?

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