La Tunisie aspire grandement voir l’avis consultatif de la CIJ démasquer la «posture colonialiste» de l’entité sioniste devant la communauté internationale, comme c’était le cas en juillet 2004 lorsque la Cour s’est prononcée sur la question du mur de séparation.
Pretoria a présenté hier devant la Cour internationale de justice, organe des Nations unies, sa plainte contre l’État sioniste, qu’elle accuse de génocide à Gaza. Les intervenants sud-africains ont prononcé des accusations très dures contre l’entité sioniste qui sera entendue à son tour aujourd’hui.
Le plaidoyer des deux avocats sud-africains, Tembeka Ngcukaitobi et Adila Hassim, qui représentent l’Afrique du Sud dans sa plainte contre Israël, a été marqué par des phrases extrêmement fortes expliquant les raisons exposées par Pretoria. «Les dirigeants politiques, les commandants militaires et les personnes occupant des postes officiels en Israël ont systématiquement et explicitement déclaré leur intention génocidaire. Ces déclarations sont ensuite répétées par les soldats sur le terrain à Gaza, alors qu’ils se livrent à la destruction des Palestiniens et des infrastructures», ont-il affirmé.
Et d’ajouter qu’«Israël a déployé 6.000 bombes par semaine… Personne n’est épargné. Pas même les nouveau-nés. Les chefs de l’ONU ont décrit cette zone comme un cimetière d’enfants. Rien n’arrêtera les souffrances, sauf un ordre de cette cour».
Il est à noter que des manifestations propalestiniennes et pro-israéliennes ont eu lieu devant la Cour internationale de justice, ce qui illustre l’importance de cette plainte dans la bataille des opinions et d’un point de vue médiatique.
La Tunisie sur la liste des pays qui vont poursuivre l’entité sioniste devant la CIJ
Il est à noter que le 14 décembre 2023, sur instructions du Président de la République, la Tunisie a déposé officiellement une demande tendant à l’inscrire sur la liste des pays qui auront à présenter leurs plaidoiries orales devant la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye.
Selon un communiqué du département des Affaires étrangères publié, mercredi dernier, l’initiative tunisienne s’inscrit dans le cadre du soutien ferme de la Tunisie à la juste cause palestinienne.
La plaidoirie orale sera rédigée par une compétence nationale en droit international, a révélé le département, ajoutant que les audiences de plaidoiries débuteront au siège de la Cour internationale de justice à partir du 19 février 2024.
Le ministère a précisé que cette mobilisation internationale s’inscrit dans le droit fil de l’appel lancé par l’Assemblée générale des Nations unies à la CIJ en vue de prononcer un avis consultatif sur les conséquences juridiques découlant de la violation continue par l’entité sioniste du droit du peuple palestinien à disposer de lui-même, de son occupation, colonisation et annexion à long terme des territoires palestiniens occupés.
L’avis consultatif de la CIJ devra également statuer sur les mesures décrétées par l’entité sioniste en vue de modifier la composition démographique, le caractère ainsi que le statut de la ville sainte d’Al-Qods.
L’impact des politiques et des pratiques de l’entité sioniste sur le statut juridique de l’occupation sera également passé au crible dans le cadre de l’avis consultatif de la Cour de La Haye.
Le département des Affaires étrangères tient à souligner que l’initiative tunisienne émane de la profonde conviction de notre pays dans la «portée symbolique» de cet avis qui intervient suite à une demande formulée par l’organe le plus représentatif de l’ONU au principal organe judiciaire des Nations unies.
Selon le même communiqué, l’avis consultatif de la CIJ est d’une importance majeure, dès lors qu’il se prononcera sur la question de la criminalisation des massacres commis contre des civils désarmés à Gaza, indépendamment de leur qualification juridique de génocide, ou de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité.
Bien plus, cet avis aura également à statuer sur des questions «substantielles» et «existentielles» pour le peuple palestinien, dont notamment son droit à l’autodétermination et le statut juridique de la colonisation.
Dans sa plaidoirie, ajoute le communiqué, la Tunisie s’emploiera, preuves et documents à l’appui, à révéler la vérité sur le caractère internationalement illégal et illégitime de l’entité occupante et sa violation flagrante des pactes et principes fondamentaux du droit international.
Toujours selon la même source, la Tunisie aspire grandement à voir l’avis consultatif de la CIJ démasquer la «posture colonialiste» de l’entité sioniste devant la communauté internationale, comme c’était le cas en juillet 2004 lorsque la Cour s’est prononcée sur la question du mur de séparation.
Et le département des Affaires étrangères de réaffirmer que la position de la Tunisie est «ferme et inflexible» sur la juste cause du peuple palestinien et que notre pays est entièrement ouvert et favorable aux initiatives, procès et annonces qui font remonter l’historique de la cause palestinienne à une date antérieure au 7 octobre 2023 ou qui n’assimilent pas la victime à l’oppresseur, ou encore qui ne font pas condamner la résistance.
La Tunisie a par ailleurs souligné qu’elle n’adhérera plus jamais à un quelconque procès intenté contre l’entité occupante devant la Cour internationale de justice, partant de la ferme conviction qu’une telle mesure constitue en soi une «reconnaissance implicite» de l’entité sioniste.