• Le parquet du tribunal de première instance de Sfax 1 a ordonné l’ouverture d’une enquête contre toute personne impliquée dans l’affaire, pour participation à l’organisation d’opérations de navigation clandestine.
• «Une coopération internationale est cruciale pour intensifier les efforts de recherche et de secours», note le député Issam Chouchène
Le procureur de la République près le tribunal de première instance de Sfax 1 et également porte-parole de cette juridiction, Hichem Ben Ayed, a déclaré hier à La Presse, que les opérations de recherche des personnes disparues de nationalité tunisienne qui ont clandestinement navigué depuis les côtes de Sfax en direction de l’Italie se poursuivent toujours, menées par les unités de la garde maritime et de la marine.
Il a confirmé que jusqu’à présent, aucune des personnes disparues n’a été retrouvée, soulignant que le parquet du tribunal de première instance de Sfax 1 a ordonné l’ouverture d’une enquête contre toute personne impliquée dans l’affaire, pour participation à l’organisation d’opérations de navigation clandestine.
Par ailleurs, Ben Ayed a indiqué que l’ensemble des unités sur le terrain relevant de la région de la garde maritime du Centre et de la région de la garde nationale de Sfax ont été mobilisées, y compris des embarcations, des vedettes, des patrouilles côtières renforcées, des patrouilles aériennes utilisant des hélicoptères, en plus de la coordination avec les unités sur le terrain, la marine nationale, afin de mener des opérations de recherche dans toutes les zones maritimes et la bande côtière adjacente aux gouvernorats de Sfax et de Mahdia.
Des jeunes en majorité
Près de 40 personnes, âgées entre 15 et 32 ans, sont portées disparues dans la ville d’El Hancha, au milieu d’une situation explosive qui a engendré des manifestations locales pour connaître le sort de ces jeunes.
Le mystère entourant leur disparition soulève des questions sur les motivations derrière cette tentative d’émigration clandestine, en dépit des conditions de vie apparemment décentes de certains parmi eux.
Le groupe aurait embarqué clandestinement sur un navire en direction de l’Europe. Ce drame a déclenché une crise dans la petite ville d’El Hancha, située dans le gouvernorat de Sfax.
Des jeunes sans histoire
Face à l’absence de nouvelles concernant le sort de ces jeunes, la communauté locale s’est mobilisée, exprimant son inquiétude par des manifestations et des barrages dressés sur la route principale. Les proches des disparus, ainsi que d’autres résidents d’El Hancha ont érigé des barricades et manifesté leur frustration face à l’absence d’informations fiables.
Un activiste local, contacté par La Presse, a souligné que bien qu’El Hancha ne soit pas particulièrement connue pour sa pauvreté, la ville est marquée par une culture de l’émigration clandestine. Selon lui, beaucoup aspirent à partir pour l’Europe, même si certains d’entre eux vivent dans des conditions sociales et économiques relativement bonnes.
L’activiste a expliqué que la tentative d’émigration clandestine ne peut pas être simplement attribuée à une détresse sociale ou économique, car certains parmi les disparus jouissent de conditions de vie décentes. Il a suggéré que les motivations derrière cette tentative d’émigration irrégulière pourraient être complexes et variées, impliquant peut-être des aspirations personnelles, des rêves d’une vie meilleure ou d’autres facteurs non directement liés à une quelconque détresse économique.
Les familles des disparus, ainsi que la communauté d’El Hancha, appellent les autorités à intensifier les efforts de recherche pour retrouver les jeunes disparus. Les manifestations se poursuivent, mettant en lumière le désespoir croissant au sein de la communauté et la nécessité d’une action immédiate pour résoudre cette énigme inquiétante.
La disparition de près de 40 jeunes d’El Hancha après une tentative d’émigration clandestine vers l’Europe a plongé la ville dans une crise émotionnelle. La communauté attend avec anxiété des nouvelles auprès des autorités concernant le sort de ces jeunes.
Dans un entretien téléphonique, le député de la région et président de la commission des finances, Issam Chouchène, a expliqué que la confusion règne quant au nombre exact de disparus. Alors que certaines sources avancent des chiffres allant jusqu’à 42, d’autres évoquent une trentaine. Cependant, en se basant sur les noms en sa possession, le député a affirmé qu’il y a actuellement 23 jeunes portés disparus. «Cette divergence de chiffres souligne la nécessité d’une clarification immédiate», insiste l’élu.
Aucune trace des disparus
En ce qui concerne les opérations de recherche en mer, Issam Chouchène a révélé que la garde maritime n’a, jusqu’à présent, trouvé aucune trace de l’embarcation ni des individus disparus. Cette absence de pistes concrètes ajoute à l’inquiétude des familles qui attendent des nouvelles de leurs proches.
Face à cette situation préoccupante, le député affirme avoir agi en envoyant une correspondance officielle au ministère des Affaires étrangères. L’objectif de la démarche est de solliciter une intervention immédiate pour contacter les ambassades des pays concernés. «Une coopération internationale est cruciale pour intensifier les efforts de recherche et de secours», précise-t-il.
Par ailleurs, Chouchène a souligné que la moyenne d’âge des disparus est d’environ 20 ans, avec même la présence d’un mineur de 16 ans parmi eux.
Sur le plan sécuritaire, le député a informé que la ville d’El-Hancha a connu une agitation alors que les habitants cherchaient désespérément des informations. Cependant, il a noté que la situation est désormais sous contrôle, appelant à la coopération de tous pour permettre des opérations de secours plus fluides.