L’information a fait rapidement le tour des médias. Elle est à la fois choquante et révoltante. Plusieurs élèves du collège de Zriba, dans la région de Zaghouan, ont été gravement intoxiqués après avoir mangé comme d’habitude à la cantine. Alertés, les services de contrôle ont mis la main sur une grande quantité d’aliments avariés dans les cuisines de l’établissement. Il ne s’agit pas d’un seul aliment suspecté qui aurait provoqué l’intoxication des collégiens, mais d’une grande quantité de viande, plus de 60 kg, d’œufs et de légumes avariés et pourris utilisés dans la préparation des repas pour les enfants.
Ce sont les agents de la Garde nationale qui ont pris la relève ensuite. Ont été interpellés, samedi 20 janvier, le directeur de l’établissement, le directeur des œuvres scolaires, le cuisinier et le magasinier. Dans une affaire comme celle-ci, il n’y a pas que le cuisinier et le magasinier qui soient responsables de ces graves manquements, mais c’est toute la chaîne de commandement. Le directeur de l’établissement scolaire étant le premier concerné.
De cette affaire, nous tirons plusieurs enseignements. Les sans-scrupules sévissent dans tous les domaines. Il faudra prendre la mesure de la gravité de la situation et appliquer la loi. Deuxième leçon, l’information a bien circulé. Rapidement, et chacun à son niveau, a pris ses responsabilités. Cela commence par le médecin de l’établissement qui a alerté les agents de contrôle de l’hygiène et de la sécurité sanitaire, lesquels, à leur tour, ont informé les autorités nationales de sécurité. La célérité avec laquelle la situation a été prise en charge devra servir d’exemple.
Troisièmement, les responsables du collège savaient ce qu’ils faisaient. Ils ont agi en parfaite connaissance. Or, l’intoxication alimentaire, outre les désagréments qu’elle cause, comme vomissements, nausées, douleurs abdominales, peut avoir des effets dangereux sur la santé, voire des séquelles à vie. Les sanctions devraient être à la hauteur des infractions. C’est là que la justice intervient. Et c’est bien !
Cette affaire remet, enfin, au goût du jour l’efficacité des contrôles d’hygiène et de sécurité sanitaire dans notre pays. C’est pourquoi les organismes concernés devraient renforcer leurs équipes, étendre leurs inspections et les systématiser dans tous les établissements scolaires, également, dans les usines agroalimentaires, les restaurants, les pâtisseries et tous les commerces alimentaires. La situation est préoccupante, paraît-il. De temps à autre, des informations fuitent, faisant état de manquements gravissimes ici et là. Or, comme il y va de la protection de la population et que cela relève de la sécurité nationale, l’on se demande sérieusement que fait-on ingérer aux Tunisiens ? Il faudrait savoir.