Le ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger a organisé, hier, sa deuxième rencontre périodique avec les représentants des médias dans le but d’engager une réflexion approfondie sur les enjeux cruciaux liés à l’actualité nationale. Sous la direction du ministre Nabil Ammar, cette réunion a constitué une plateforme d’échange où les sujets relatifs à la diplomatie économique ont été au cœur des débats, permettant ainsi d’identifier les défis, les opportunités et les voies à suivre pour la Tunisie dans ce domaine stratégique.
Unifier les efforts, amplifier l’impact
Le ministre Nabil Ammar a inauguré la session en proposant une analyse pointue de la diplomatie économique, soulignant la responsabilité de chaque diplomate et l’impératif d’une coordination efficace entre les différentes entités impliquées.
Dans ce cadre, il a souligné l’urgence d’adopter une stratégie bien élaborée, impliquant des acteurs majeurs tels que le Centre de promotion des exportations (Cepex), l’Office des Tunisiens à l’étranger (OTE)…, afin de renforcer l’influence et la compétitivité de la Tunisie sur la scène internationale.
Une attention particulière a été portée sur le potentiel inexploité de la Tunisie et sur la nécessité pressante de promouvoir le pays de manière coordonnée et proactive. Le ministre a mis en évidence un manque de synergie entre les diverses institutions comme l’un des principaux défis à relever, plaidant ainsi en faveur de la consolidation des ressources et de la définition claire d’une vision collective. De plus, il a souligné l’importance cruciale d’une communication crédible, mettant en relief les obstacles rencontrés au cours des trois dernières années en raison du sous-effectif et des contraintes budgétaires.
Selon le ministre, la Tunisie dispose d’un potentiel énorme, mais inexploité qui nécessite une approche stratégique et concertée pour être pleinement exploité sur la scène internationale.
Ammar a précisé que l’absence de collaboration efficace entre les différentes entités constitue un frein majeur à la réalisation de cet objectif ambitieux et a plaidé, à cet égard, en faveur de la convergence des efforts et d’une définition claire des priorités pour maximiser l’impact des initiatives économiques et diplomatiques du pays.
À cet égard, le ministre a mis en lumière les défis liés à la communication et à la représentation de la Tunisie à l’étranger. Dans ce cadre, il a insisté sur la nécessité d’adopter une approche proactive et crédible pour surmonter les contraintes rencontrées, notamment en termes de ressources humaines et financières et a assuré que cette prise de conscience souligne l’importance d’investir dans des stratégies de communication efficaces et dans le renforcement des capacités institutionnelles pour améliorer la visibilité et l’attractivité de la Tunisie sur la scène internationale.
Vers une diplomatie économique intégrée
Sur un autre plan, Nabil Ammar a souligné le rôle essentiel de la diplomatie économique dans le développement de l’économie nationale, tout en abordant les défis liés aux conflits territoriaux et aux relations parfois tendues entre des pays voisins ou autres.
Dans ce cadre, il a plaidé pour des initiatives visant à favoriser la paix et à prendre des décisions stratégiques favorisant la croissance économique, tout en insistant sur la nécessité d’améliorer l’équilibre dans les relations diplomatiques et de trouver des solutions durables aux conflits.
Dans ce même cadre, le ministre a souligné l’importance cruciale d’une diplomatie économique dynamique pour renforcer les partenariats commerciaux et stimuler les investissements étrangers, tout en reconnaissant les défis liés à la concurrence mondiale et à l’instabilité géopolitique. Il a appelé à une coopération étroite avec les pays voisins et les acteurs régionaux pour créer un environnement propice aux échanges économiques et à la prospérité partagée, le tout dans le cadre d’une approche équilibrée et proactive en matière de diplomatie économique, qui intègre les considérations politiques et sécuritaires tout en favorisant la croissance économique et la stabilité régionale.
Quant à la question d’une vision commune dans la conduite des affaires étrangères, le ministre a souligné le rôle central du ministère en tant qu’organe national offrant une perspective unifiée, indispensable pour guider les actions sur la scène internationale.
Il a évoqué les défis rencontrés et les enseignements tirés des expériences passées, mettant en relief l’importance de la diplomatie économique dans un monde en constante mutation.
Nabil Ammar a en outre lancé un appel à l’unité nationale et à la collaboration de tous les acteurs, soulignant avec force que les défis internationaux requièrent une approche collective et concertée. Et dans un monde de plus en plus interconnecté, il a souligné la responsabilité cruciale de chaque partie prenante dans la promotion de l’image de la Tunisie à l’échelle mondiale.
Cette responsabilité, a-t-il insisté, ne se limite pas aux sphères gouvernementales, mais s’étend à tous les secteurs de la société, y compris le monde des affaires, la société civile…
Selon le ministre, la promotion efficace de l’image de la Tunisie exige une remise en question constante et une amélioration continue des stratégies et des pratiques diplomatiques. Il a appelé à une culture de l’innovation et de l’adaptation, soulignant que la stagnation n’est pas une fatalité dans un paysage géopolitique en constante évolution. En encourageant l’ouverture au dialogue et à la diversité des perspectives, il a mis en avant l’importance d’être réactif aux changements qui façonnent le monde moderne.
Certes, en dépit des efforts déployés par le ministère, la situation actuelle révèle des lacunes et des défis persistants.
Et malgré la reconnaissance des enjeux et la volonté affichée de les surmonter, des obstacles subsistent, notamment en ce qui concerne la coordination entre les différentes entités, le manque de ressources humaines et financières, ainsi que les difficultés rencontrées dans les relations diplomatiques. Pour ce faire, il faut mettre en lumière la nécessité d’une action plus concertée, d’une allocation plus efficace des ressources et d’une approche plus innovante et adaptative pour relever les défis complexes qui se présentent à la Tunisie sur la scène internationale.