L’avocat à la Cour de cassation, Adnène Limam, a annoncé le dépôt d’une plainte devant la justice tunisienne contre le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Karim Khan qui, a-t-il dit, est resté impassible et n’a pas réagi comme il se doit face au crime de génocide commis contre les Palestiniens dans la bande de Gaza.
La plainte est déposée au sens de l’article 15 du Statut de Rome dont le premier alinéa prévoit que le Procureur peut ouvrir une enquête de sa propre initiative au vu de renseignements concernant des crimes relevant de la compétence de la Cour pénale internationale, a-t-il précisé, lors d’un point de presse tenu, mardi, au siège du syndicat des journalistes, à Tunis.
L’avocat a indiqué avoir porté plainte au nom notamment de l’Association tunisienne de défense des droits de l’enfant, de l’activiste de la société civile Aïda Ben Chaâbane et de la journaliste Moufida Abbassi.
La CPI avait, auparavant, intervenu dans des conflits moins graves que les atrocités commises contres les Palestiniens à Gaza, a-t-il regretté, appelant la justice tunisienne d’ouvrir, dans les plus brefs délais, une information judiciaire pour faire pression sur les acteurs internationaux dont la CPI qui demeure « passive » devant l’un des pires crimes contre l’humanité du 21e siècle.
Ont pris part à la conférence de presse, le président du SNJT, Zied Dabbar, l’ambassadeur de Palestine en Tunisie, Hayel al Fahoum et le président de l’Association tunisienne de défense des droits de l’enfant, Moez Chérif.
Le président du SNJT a estimé que les atrocités commises par l’entité sioniste contre les journalistes à Gaza sont sans précédent, rappelant que 1280 journalistes ont été forcés de quitter la bande de Gaza.
L’ambassadeur de Palestine a qualifié la Tunisie de repère moral crucial pour de nombreux pays du monde à travers, notamment, ses positions officielles et celles de son peuple, immuables et inébranlables, quand il s’agit de la défense des droits des Palestiniens.
Selon Fahoum, il est important d’œuvrer à démasquer les crimes de l’entité sioniste à travers la diffusion d’images plus fidèles à la réalité des violations inhumaines perpétrées en Palestine.
Le 17 juillet 1998, 120 États ont adopté à Rome le statut instituant la CPI. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, des États ont décidé d’accepter la compétence d’une cour pénale internationale permanente, chargée de poursuivre les crimes les plus graves commis sur leur territoire ou par leurs ressortissants, à compter de l’entrée en vigueur du Statut de Rome, le 1er juillet 2002.
Selon le préambule du Statut de Rome, la finalité première de la Cour pénale internationale est d’aider à mettre un terme à l’impunité des auteurs des crimes les plus graves touchant l’ensemble de la communauté internationale, et de contribuer ainsi à leur prévention.