L’Instance nationale de sécurité des produits alimentaires a retiré temporairement la préparation alimentaire des circuits de distribution, le temps de procéder aux analyses nécessaires, en se conformant à la procédure de contrôle sanitaire en vigueur.
Du lait concentré importé de Malaisie et commercialisé en Tunisie a été provisoirement retiré du marché, la semaine dernière, pour être soumis à des analyses effectuées par l’Instance nationale de sécurité sanitaire des produits alimentaires. Selon le doyen des vétérinaires, Ahmed Rejeb, qui est intervenu sur une radio privée, la composition et les caractéristiques de ce produit alimentaire commercialisé sur les circuits de distribution ainsi que l’emballage ne satisfont pas aux conditions et références du cahier des charges en vigueur.
L’étiquetage de ce produit qui mentionne la nature et la composition de ce dernier pose problème dès lors qu’il ne correspondrait pas au contenu de ce dernier. Il ne s’agirait pas, en effet, de lait concentré d’origine animale comme le mentionne l’appellation du produit mais d’une préparation alimentaire à base d’un mélange de produits (huile de palme, sucre…) qui pourraient être très nocifs pour la santé humaine. Par ailleurs, cette préparation ne répondrait pas du tout à la définition ni à la composition du lait concentré figurant sur le Codex Alimentarius (Code alimentaire) qui est un ensemble de normes, de références, et de codes d’usage communs mis en place par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), d’après le doyen. Il a été, par conséquent, procédé au retrait de ce produit conformément à la loi n°99-24 qui fixe les dispositions générales relatives au contrôle sanitaire des animaux et des produits animaux et qui stipule que tout produit importé, qui doit être accompagné de documents sanitaires délivrés par le produit exportateur attestant de sa salubrité, doit être conforme aux exigences sanitaires du pays importateur.
Problème d’étiquetage
L’étiquetage figurant sur la boîte de lait concentré incriminée mentionnerait des informations qui ne correspondent pas à la composition réelle de ce produit ce qui est une violation de la loi en vigueur et justifierait ainsi son retrait du marché. Mais pourquoi avoir attendu tout ce temps pour effectuer le contrôle sanitaire de ce produit alimentaire écoulé depuis plusieurs années sur le marché tunisien alors qu’il présenterait un risque potentiel pour la santé? De son côté, le ministère de l’Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydrauliques a fait le choix de démentir les propos du doyen des vétérinaires en affirmant que les analyses qu’ils ont effectuées sur le produit en question ont montré que les substances que contient la préparation alimentaire figurent non seulement dans le Codex Alimentarius mais qu’elles sont, par ailleurs, inoffensives et non cancérigènes comme l’a affirmé Ahmed Rejeb. Le problème se poserait uniquement au niveau de l’étiquetage de la préparation alimentaire importée de Malaisie.
Afin d’écarter les doutes autour de ce produit suspect, l’Instance nationale de sécurité des produits alimentaires a retiré temporairement la préparation alimentaire des circuits de distribution, le temps de procéder aux analyses nécessaires, en se conformant à la procédure de contrôle sanitaire en vigueur. Selon le directeur général Mohamed Rabhi, qui est intervenu sur une radio privée «les produits commercialisés sur les circuits de distribution organisés sont soumis systématiquement au contrôle sanitaire conformément à la loi en vigueur». Serait-ce à dire que cette préparation alimentaire aurait échappé au contrôle des autorités de tutelle? Aucune information officielle n’a filtré à ce sujet. Il reste que si elle ne présente aucun problème de salubrité, cette préparation alimentaire devra être à nouveau réintroduite sur les circuits de distribution.