Accueil Economie Transport maritime des marchandises: La révision des législations s’impose

Transport maritime des marchandises: La révision des législations s’impose

Le monde dépend du transport maritime et les pouvoirs publics ne sont pas véritablement conscients de l’importance de ce secteur. Selon Salem Nabgha, président de la Fédération nationale du transport (FNT) relevant de l’Utica, les gouvernements et les autorités portuaires doivent tout faire pour la promotion du transport maritime afin de soutenir les économies.


Le transport maritime est l’un des piliers du commerce international et du développement économique. En Tunisie, les opérateurs économiques, notamment les exportateurs, font face à plusieurs défis dans ce secteur, allant des infrastructures portuaires à la logistique en passant par les questions réglementaires.

Dans ce contexte, Salem Nabgha, président de la Fédération nationale du transport (FNT) relevant de l’Utica, nous donne plus de détails sur le secteur et ses lacunes.

Le transport maritime commercial représente 90% du commerce mondial, tandis que les moyens de transport terrestre et aérien n’en représentent que 10%. Le transport maritime est, en effet, un élément clé du commerce mondial.

A titre d’exemple et selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), en 2020, le transport maritime a été responsable du transport de 80% du commerce mondial en volume, mais seulement d’environ 70% en valeur. Le reste du commerce est géré par le transport terrestre, y compris le camionnage et le transport ferroviaire, ainsi que le transport aérien.

Accidents pétroliers

Selon Nabgha, les problèmes du transport maritime et les obstacles rencontrés dans ce secteur sont nombreux. «Pour illustrer les problèmes du secteur maritime, prenons l’exemple de la pollution marine. Les déversements accidentels de pétrole et les émissions de gaz à effet de serre provenant des navires contribuent à la pollution des océans et au changement climatique. L’accident du pétrolier Exxon Valdez en 1989, dans le golfe de l’Alaska est un exemple tragique de déversement pétrolier ayant eu un impact dévastateur sur l’environnement marin. Ces obstacles auront certainement un impact négatif sur le commerce international, dont les retards causés par des facteurs, tels que les conditions météorologiques défavorables ou les embouteillages dans les ports, peuvent entraîner des perturbations importantes dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. Un exemple récent est la congestion dans le canal de Suez en 2021, lorsque le porte-conteneur Ever Given s’est échoué, bloquant le passage et perturbant le trafic maritime mondial », assure Nabgha.

Le responsable, syndical explique, que de nos jours, nous assistons à la non-observance du cadre juridique régulant le transport maritime. Ces risques de navigation, aux conséquences parfois catastrophiques. «L’accident du pétrolier Exxon Valdez mentionné précédemment a été en partie attribué à une mauvaise gestion de l’équipage et au non-respect des protocoles de sécurité. De tels incidents peuvent avoir des conséquences environnementales graves, affectant la faune, la flore et les communautés locales. Le monde dépend du transport maritime et les pouvoirs publics  ne sont pas conscients de l’importance de ce secteur et ses impacts sur l’économie. Les autorités portuaires devraient ainsi investir dans l’expansion et la modernisation des infrastructures pour faciliter le commerce international et soutenir la croissance économique», fait savoir Nabgha.

Réduire les émissions de gaz à effet de serre

Il explique, également, que pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, de nombreux navires envisagent d’adopter des technologies plus propres, telles que la propulsion au gaz naturel liquéfié (GNL) ou l’utilisation de voiles automatisées pour économiser du carburant.

De plus, l’utilisation de routes maritimes plus efficaces, comme le passage du Nord-Est en Arctique, peut réduire les distances de navigation et les émissions de gaz à effet de serre. La coopération internationale, par le biais d’organismes, tels que l’Organisation maritime internationale (OMI), est essentielle pour élaborer des réglementations et des normes qui favorisent la sécurité, la durabilité et l’efficacité du transport maritime.

Il est bon de savoir qu’en 2020, le volume du commerce mondial de marchandises était d’environ 11 milliards de tonnes, selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement. Nabgha ajoute, par ailleurs, qu’en 2020, la flotte mondiale de navires marchands comptait environ 50.000 navires, avec une capacité totale d’environ 1,97 milliard de tonnes. « Le transport maritime est responsable d’environ 2 à 3% des émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) liées aux activités humaines, selon l’Organisation maritime internationale », assure-t-il.

Le piratage, cet autre fléau déstabilisant

Et de poursuivre : «Les cas de piraterie maritime varient d’une année à l’autre, mais certaines régions, comme le golfe d’Aden et le golfe de Guinée, ont été historiquement plus touchées par ce problème. Le nombre d’accidents de navires varie aussi, mais ils peuvent avoir des conséquences graves en termes de pertes humaines, de dommages environnementaux et de pertes matérielles. Les routes maritimes les plus fréquentées sont le détroit de Malacca, le canal de Suez, le canal de Panama et le détroit de Gibraltar qui sont tous des points de passage critiques pour le commerce mondial».

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