La piscine du Belvédère va être rénovée et remise en marche sur intervention présidentielle. Pendant de très longues années, cette piscine est restée délabrée, délaissée et cible de toutes les mauvaises convoitises.
Un peu plus loin, la piscine d’El Menzah vit depuis des années un calvaire tragique et un entretien lamentable qui empêche les pratiquants de la natation d’y accéder. Que fait donc celui qu’on a chargé de gérer les installations de la Cité nationale sportive d’El Menzah? Rien, il multiplie les passages médiatiques chez ses «amis» pour nous raconter des bobards, alors que les installations dont il est responsable sont dans un état piteux.
Et à chaque fois que l’on pointe du doigt les manquements de certains responsables du sport, on nous sort le fameux prétexte de la lourdeur des textes et des budgets d’entretien inexistants. C’est leur seul alibi pour justifier leur paresse et leur manque de sens de responsabilité.
Maintes piscines souffrent en Tunisie : on est arrivé à cette situation où les jeunes pratiquants et leurs parents doivent suer pour trouver un «petit» et «limité» accès à une piscine. Où est passé le ministère des Sports, le Fédération de natation, les municipalités qui monopolisent le droit d’exploitation de ces piscines ? Un laisser-aller qui dépasse toutes les limites et qui provoque la colère et l’indignation.
Piscines «à sec» et abandonnées à leur triste sort, un interminable retard à constater les faits et, par la suite, rien de concret. Non seulement nos piscines sont victimes de cette corruption généralisée et ce délaissement total, les stades et les salles sportives sont eux aussi au même niveau (l’exemple caricatural des travaux d’El Menzah !). Ce n’est pas seulement une question de retard dans les budgets limités ou de procédure juridique d’appel d’offres, mais c’est aussi une question de compétence et de loyauté. Quand il y a de vrais responsables qui aiment le sport et qui servent les sportifs et l’intérêt général, les choses finissent par bouger. On peut pousser pour accélérer les délais, on peut inventer même, on peut faire appel à des associations et aux experts tunisiens qui se présentent pour aider à rénover et à entretenir une installation sportive. L’exemple des piscines est bien représentatif des problèmes du sport tunisien : un manque terrible de bonne gouvernance et de rigueur. Quand on est intègre et fan de sport, on avance et on résout les problèmes même avec peu de moyens. C’est cela être un bon responsable, et c’est cela servir le sport en trouvant toujours des solutions à tous genres de problèmes. Le chantier des infrastructures sportives en Tunisie est un dossier sensible et mérite plus de temps et d’exposés pour cerner tous les problèmes. Seulement, il faut d’abord concevoir la bonne feuille de route vers les solutions de fond. Et pour y arriver, le facteur humain reste le facteur-clé.
Les bons dirigeants sont ceux qui font les bons choix et qui améliorent les ressources et le cadre d’action pour les sportifs. Les lois, les budgets et la communication viennent après. C’est aussi simple que cela.