Les blessures se multiplient et que ce soit au niveau des clubs ou des différentes sélections nationales, cela bouleverse bien des projets, faussent des prévisions et, souvent, bloquent toute une carrière. Il y a des lutteurs ou des lutteuses qui ont fini par abandonner leur sport favori alors qu’ils ou elles sont encore bons ou bonnes pour un podium. Bien entendu, cela tient de l’imprévisible et une blessure si, par malheur, est là, il faudrait tout de suite s’en occuper. Une simple entorse est la pathologie traumatique la plus fréquente au niveau des chevilles ou des poignets avec une gravité plus ou moins importante. Elle peut être bénigne, de gravité moyenne (déchirure partielle des ligaments) ou grave (déchirure totale des ligaments). Dieu merci, nous possédons d’excellents spécialistes, dont la réputation a franchi les frontières. Ceux qui ont eu à traiter ( ou qui continuent à le faire) nos éléments d’élite ou autres sont nombreux. Ils accomplissent convenablement leur tâche. La valeur de ces « mécaniciens », qui vous remettent en marche une machine humaine détériorée par inadvertance ou par par… négligence, est indiscutable. Les faits sont là : ils possèdent les connaissances et les moyens de sauver et de relancer la carrière d’un sportif en le remettant en état.
Une parenthèse
Une question qui fuse et qui brûle les lèvres de ceux qui n’ont pas digéré la mise à l’écart de Amine Darmoul, obligé de ne pas se joindre à ses camarade lors de la CAN de handball ( alors que son médecin traitant assurait qu’il était rétabli). Tout simplement parce que le médecin allemand désigné par l’IHF ne pouvait déjuger le diagnostic de son confrère, médecin allemand de l’équipe allemande, qui avait jugé que Darmoul avait « encore besoin de temps pour récupérer ».
Le fait est que les choses se sont passées sans que personne ne puisse réagir pour mettre en cause ou faire opposition. Fermons la parenthèse. Après Darmoul, c’est Rami El Fekih qui s’est blessé. A son âge, une rupture des ligaments croisés est regrettable. Il récupérera sans aucun doute, mais il manquera à ses camarades lors du Tournoi qualificatif olympique qui aura lieu en Hongrie.
Le problème, en fait, ce n’est pas la guérison. Un sportif d’élite blessé a besoin de deux choses au moins : une pleine guérison, mais aussi et surtout une récupération totale de ses sensations et de l’amplitude de ses mouvements. Il ne s’agit plus de médecin (qui reste toujours attentif à ce qui se fait), mais de kinésithérapie. D’ailleurs, les spécialistes en orthopédie travaillent en une sorte de complicité avec des kinés qu’ils connaissent et qui, surtout, possèdent du matériel spécialisé.
Et c’est là que réside la difficulté. Notre centre médico-sportif possède-t-il ce matériel qui est en modernisation continue et qui pourrait donner aux kinés les moyens de réduire sensiblement la durée de la remise en état ?
Nous en doutons et les meilleures preuves, c’est qu’il y a des athlètes qui se sont blessés au genou et aux épaules, ( les lutteurs et lutteuses surtout ) qui ont été acculés à la retraite avant terme, faute de prise en charge à la hauteur.
D’ailleurs, les fédérations qui ont des moyens, ou les sportifs qui possèdent des sponsors, se font traiter à l’étranger et reprennent dans les meilleurs délais leurs activités. La qualité du matériel fait gagner au moins trente à quarante pour cent de temps pour la remise en état d’un sujet.
Une blessure peut intervenir au moment où on s’y attend le moins chez un paisible citoyen ou chez un sportif de renom. Les causes sont multiples et cela va de l’inexpérience à la méconnaissance totale des impératifs de l‘entraînement. Chez les deux sortes d’individus, il y a une progression à suivre, un rythme qui s’impose et des précautions à prendre pour ne léser ni le système cardiovasculaire, ni les ligaments, ni encore moins les muscles ou les articulations. Tout va de pair et c’est la raison pour laquelle aussi bien les sportifs du dimanche que la vedette incontournable d’une discipline sportive se doivent d’être prudents et de veiller à leur programme d’entraînement.
Plusieurs causes
Nous voyons souvent au Belvédère ce qui semble être un père qui fait du footing avec son gamin de fils qui le suit. Et qui semble peiner. Ce papa est à louer pour la bonne initiative qu’il prend, mais a-t-il pris la précaution de soumettre son rejeton à un médecin pour vérifier son état de santé ? Parce qu’il y a un risque que le père ne saura jamais déceler sans électrocardiogramme ou sans appareil adéquat pour prendre une décision aussi importante. En dépit de toutes les précautions, les blessures sportives ne sont pas liées à la dangerosité du sport pratiqué, mais à la manière dont on le pratique. Les blessures sont parfois consécutives à une mauvaise technique, à la fatigue, un surmenage, à une mauvaise récupération, ou à une charge de travail mal ajustée.
Cela pourrait être un mauvais échauffement dont la durée et l’intensité vont de pair avec l’âge et la charge du travail effectué lors des entraînements. Revenons à notre sujet et souhaitons que les blessés, qui rencontrent des difficultés pour récupérer, s’annoncent auprès de la direction générale des sports, là où on est actuellement en mesure de comprendre le fond de ces problèmes pour ne pas avoir à perdre les bénéfices de longues années de sacrifices et d’efforts. Il s’agit de reprendre les diagnostics et de décider en allouant les moyens qu’il faut pour redonner espoir à ces blessés livrés à eux-mêmes, ou mal encadrés.
Dans le sport moderne, il n’y a plus de place à l’empirisme.