Nidhal Yahyaoui continu à tracer son chemin, son parcours qu’il a choisi depuis quelques temps déjà reste à ce jour inépuisable. Car depuis qu’il a inhalé les senteurs d’un patrimoine bien niché dans les entrailles de la terre ancestrales, sa voie est toute dessinée.
D’abord le collectif Bargou, puis Chaouia, ensuite Masreb el Hattaya et voila un album qui vient cloturer une phase et entamer une autre.
Lasmar Khouya est un titre à l’ancienne, titre de la première chanson de l’album, celui que Nidhal Yahyaoui va aujourd’hui 29 février au 4ème art avec un concert éponyme.
13 titres figurent dans cet opus, dans lequel la curiosité est de mise, la recherche aussi sans forcer le trait ni aller jusqu’aux retranchements les plus reculés. Toujours dans la délicatesse, car l’on traite ici de vestiges, de reliques des temps anciens, de fossiles qui portent de nombreuses states et dont la datation évoque la naissance d’une voix qui s’est confronté à l’espace, au temps, à une vie et un climat. Nidhal a toujours su ne pas franchir la ligne interdite, cette frontière sacrée qui préserve jalousement les traits distinctifs de l’œuvre et accorde un espace de créativité aux âmes respectueuses.
Tant de versions, tant d’accent, tant de rythmes qui changent et se renouvellent dans une transhumance infinie. Chaque voix apporte son timbre, sa sensibilité, son appartenance, son vécu et ses ressources. Et dire que aucune ne ressemble à l’autre, mais l’ADN est le même sa structure est immuable et l’accepter est une vertu non négligeable. Heureux soit-il celui qui en détient la clé d’une mémoire qui n’est jamais sienne, celle qui lui échappe à chaque fois qu’on lui fait violence mais qui donne généreusement son essence à celui qui sait l’apprivoiser et Nidhal Yahyaoui en est un exemple concret.
Rendez-vous pour Lasmar Khouya ce soir au 4ème art et une boucle sera bouclée et une nouvelle brèche s’ouvre de nouveau.