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Au nom de la femme palestinienne

Editorial La Presse

 

Demain c’est la Journée internationale de la femme. La date de notre fête à nous les Tunisiennes est le 13 août de chaque année. Nous disposons de deux occasions pour célébrer nos acquis, revendiquer des droits, attirer l’attention de la communauté internationale et nationale sur les victoires, les reculs et les abus subis par les femmes, par le fait des lois anachroniques, des mentalités arriérées, par le fait des hommes et des femmes elles-mêmes qui voient en la femme «différente». une ennemie à abattre.

L’ONU a institué en 1975, le 8 mars, «Journée des Nations unies pour les droits de la femme et la paix internationale». Objectif d’alors, œuvrer pour éliminer la discrimination que subissent les femmes. A chaque édition son thème. Le slogan de cette année; «Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme».

Dans un monde instable où les crises économiques, sanitaires, climatiques et géopolitiques se multiplient, ne cessant d’exacerber des phénomènes déjà existants, comme la pauvreté, la sécheresse, le chômage et les guerres, les premières à subir leurs effets désastreux sont les femmes.

Nous sommes donc solidaires avec toutes les femmes qui souffrent. Avec les femmes africaines contraintes au pire pour sauver leur vie et celle de leurs enfants, avec les femmes iraniennes qui refusent de porter le voile et défendent leurs choix et convictions, en payant le prix fort, avec les femmes mexicaines, argentines… qui consacrent leur vie à chercher leurs enfants et leurs proches portés disparus, avec les femmes ouïghoures pour qu’elles pratiquent leur religion et vivent dans la dignité et le respect de leurs droits. Toutes ces femmes à travers le monde, selon les conditions et spécificités politiques, culturelles et religieuses de leurs pays, souffrent et luttent pour survivre.

Mais cette année, ce sont les Palestiniennes qui montent sur la plus haute marche du podium. Les chiffres présentés récemment par le sacro-saint Pentagone fait état de plus de 25 mille femmes et enfants tués depuis le 7 octobre, parmi quelque 30 mille morts.

C’est pourquoi nous dédions la journée des droits des femmes de 2024 à la femme palestinienne dont les droits sont bafoués tous les jours par Israël. A l’occasion, nous avons peu entendu les organisations féministes à travers le monde. Visiblement, celles-ci sélectionnent, selon des critères prédéfinis, les femmes à défendre. Les Iraniennes, les Ukrainiennes, les Ouïghours incarnent les parfaites victimes. Pour les soutenir, organisations, associations, politiques et médias se mettent en branle, en dénonçant «l’inqualifiable» au nom des grands principes. Les réseaux internationaux sont activés, les médias alertés, les émissions télé se succèdent, la presse écrite consacre régulièrement les unes pour défendre leurs combats et les causes justes. Les femmes palestiniennes n’ont pas eu doit au même traitement. Pas du tout ! Quelques journalistes et personnalités publiques ont osé briser l’omerta. Cela reste marginal. Alors quand le militantisme est sponsorisé, l’empathie commanditée et la colère sélective, permettez-nous de douter de votre bonne foi et de vos réelles motivations.

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