L’AGO de la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-française, qui s’est tenue, récemment, à Tunis, était l’occasion de braquer les lumières, une fois de plus, sur les relations historiques et sur le partenariat économique privilégié entre la France et la Tunisie. Un partenariat qui répond aux aspirations des deux pays et dont les principaux axes s’alignent parfaitement avec les priorités économiques de la Tunisie.
La Chambre de commerce et d’industrie tuniso-française (Ccitf) vient de tenir son assemblée générale ordinaire au cours de laquelle ses membres ont approuvé à l’unanimité les rapports moral et financier de l’exercice 2023. Cette assemblée était aussi l’occasion de regarder dans le rétroviseur et de revenir sur les moments forts qui ont ponctué l’année écoulée. La séance a été clôturée par la ministre de l’Industrie, Fatma Thabet Chiboub, qui a adressé un message rassurant aux chefs d’entreprise présents. Elle a rappelé, à cette occasion, «l’importance qu’accorde la Tunisie à ses relations avec la France, premier partenaire commercial et investisseur étranger majeur. La Tunisie, insiste-t-elle, est déterminée à continuer le développement et l’approfondissement des relations économiques et commerciales entre les deux pays, et ce, dans le cadre du suivi de la visite de haut niveau effectuée par le chef du gouvernement à Paris».
Vers la concrétisation de la vision stratégique de l’industrie et de l’innovation à l’horizon 2035
La ministre a ajouté que la Tunisie et la France, qui ont choisi de fédérer leurs efforts depuis plusieurs décennies en mettant sur pied des institutions communes, ont privilégié la voie de la communication et du dialogue pour développer leurs industries respectives et pour instaurer un climat d’investissement qui favorise toutes les initiatives constructives.
Évoquant la vision stratégique nationale de l’industrie et de l’innovation à l’horizon 2035 élaborée par le département de l’Industrie, la ministre a affirmé que des plans d’action spécifiques ont été engagés pour concrétiser cette vision. Parmi les principales actions entreprises, elle a cité: la finalisation du Programme opérationnel global et du programme opérationnel annuel comportant les activités programmées et les indicateurs d’évaluation et de suivi ; l’instauration de quatre masters spécialisés dans le domaine de la propriété intellectuelle et de l’industrie 4.0 et le lancement du programme national de réduction des émissions de carbone. Elle a précisé, dans ce contexte, qu’une étude de faisabilité économique, technique et financière est actuellement en cours pour l’élaboration d’une base de données nationale des éléments de calcul du pourcentage des émissions de carbone. «Le ministère est à l’écoute de toutes les parties prenantes pour que les diverses initiatives soient portées par tous et au service de tous. Ensemble, nous serons capables de relever les défis et de concrétiser la vision que nous avons d’une Tunisie innovante, prospère et écologique», a-t-elle asséné.
Les retombées de la rencontre entre Hachani et Attal
Anne Guéguen, ambassadrice de France, était également présente, lors de l’ouverture de la séance. Elle a prononcé un discours au cours duquel elle a mis l’accent sur les relations
historiques qui lient les deux pays tout en revenant sur leur partenariat économique et commercial établi depuis des décennies. «La France est, de longue date, le premier partenaire économique de la Tunisie.
Nos relations économiques sont historiques, profondes et résultent de la complémentarité de nos économies. Elles résultent aussi de l’imbrication de nos entreprises et de nos chaînes de valeur, une imbrication qui s’est encore renforcée au cours de ces dernières années», a-t-elle indiqué.
Evoquant la rencontre qui a eu lieu, le 29 février à Paris, entre le chef du gouvernement tunisien Ahmed Hachani et son homologue français Gabriel Attal, l’ambassadrice a rappelé que cette entrevue a porté, entre autres, sur l’organisation d’un projet haut conseil de coopération qui devrait se tenir au cours des prochains mois.
«Ce conseil de coopération sera l’occasion de définir et d’actualiser ensemble les feuilles de route de la coopération bilatérale et en particulier dans le domaine économique», a-t-elle ajouté.
Elle a indiqué, dans ce contexte, que la France va continuer d’appuyer la Tunisie aux côtés des autres partenaires bilatéraux et multilatéraux dans son processus de développement et de transition économique, au moment où elle est confrontée à des défis structurels et conjoncturels importants. «Cela passe par l’appui aux réformes économiques du gouvernement tunisien, mais aussi l’appui au tissu économique, aux entreprises tunisiennes qui sont le moteur de sa croissance. Qu’il s’agisse de la question du capital humain indispensable pour accompagner la montée en gamme de la production tunisienne ou de l’accès des entreprises aux financements dont elles ont besoin pour investir et se développer», a-t-elle enchaîné.
Guéguen a, dans ce même sillage, cité les outils mis à disposition, à cet effet, par la France. Il s’agit, notamment des outils proposés par «BPI-France», le Fonds du Maghreb qui va être bientôt officialisé, mais aussi des lignes de crédits mis en place par l’AFP et DG Trésor ainsi que des initiatives «Choose Africa» et «Digital Africa» pour l’accompagnement des startup. L’ambassadrice a, en outre, affirmé que le développement des investissements croisés entre les deux pays figure parmi les axes prioritaires de la politique étrangère de la France.
En effet, les secteurs prioritaires pour la diplomatie économique française sont, selon ses dires, nombreux : le numérique, l’économie de l’innovation, la transition écologique, l’économie circulaire, la gestion des déchets, l’approvisionnement en eaux face aux enjeux de stress hydrique, la sécurité alimentaire et le tourisme durable. «Le développement de ces priorités sectorielles bilatérales va s’inscrire dans une logique de codéveloppement économique en mettant l’offre et le savoir-faire des entreprises françaises au service des besoins de l’économie tunisienne et de l’emploi et notamment l’emploi de sa jeunesse», a-t-elle précisé, tout en soulignant que ces projets peuvent être réalisés à travers la conclusion de PPP qui peuvent constituer une réponse à l’insuffisance des ressources financières publiques.
La chambre engagée à poursuivre ses efforts pour défendre ses adhérents
De son côté, Mohamed Louzir, secrétaire général de la Ccitf, a affirmé, dans une déclaration accordée à La Presse, que la chambre, qui célèbre cette année son 50e anniversaire, va continuer de travailler d’une manière continue pour être un support aux entreprises adhérentes et les accompagner dans leur développement en Tunisie, mais aussi à l’international.
Le plan d’action pour 2024 comportera des actions de formation sur les sujets de RSE et d’émissions de carbone devenus aujourd’hui une priorité avérée. Il a souligné que la Chambre ne lésinera pas sur les efforts pour aider les entreprises à résoudre diverses difficultés, d’autant plus que ces dernières demandent davantage d’accompagnement de la part de cette structure. «Nous avons fait de bonnes performances en 2023 et nous pensons que nous avons les moyens pour encore mieux répondre à nos adhérents», a-t-il expliqué.