Accueil Société «Du producteur au consommateur»: Une initiative gagnant-gagnant

«Du producteur au consommateur»: Une initiative gagnant-gagnant

La vente directe permet, en effet, au producteur une maîtrise directe sur le circuit de distribution et lui permet de valoriser sa production qui, souvent, provient d’une région. Une façon de mettre en valeur une qualité, un label, un goût particulier.

Dès les premiers jours de Ramadan, le gouvernorat de Sousse a pris les dispositions nécessaires afin de mettre en place six points de vente «du producteur au consommateur». Une très bonne initiative qui permettra aux chalands en quête des bonnes affaires de bénéficier des avantages que représente ce genre de commerce. A la condition, bien entendu, que cela soit vraiment «du producteur au consommateur».  En effet, nous avons eu l’occasion de rendre visite au point de vente mis en place sur l’Avenue Bourguiba au centre-ville de Tunis. Un stand destiné à la vente exclusive des dattes et des dérivés. Les prix étaient effectivement très avantageux, par rapport à ceux du Marché central, qui étaient relativement élevés. C’était également le cas par rapport au Marché municipal de l’Ariana.

A la portée de tous ?

Quelques jours après, nous avons remarqué  que les prix ont baissé, sans doute, en raison de la mévente. Miracle ? Non tout simplement, ce stand a permis de réguler les prix et rendre ce fruit, qui avait enregistré une très bonne récolte, à la portée de tous. Suivant bien entendu la qualité que l’on souhaite acquérir.

La notion «du producteur au consommateur», c’est le bâton dans les roues des spéculateurs. En effet, profitant de l’aubaine qui se présente et de la publicité gratuite que l’on fait, ces revendeurs se présentent pour avoir un stand. Ils emploient divers moyens comme «acheter» la production d’un véritable producteur en mal d’argent et imposent leurs prix. En dépit de toutes les précautions, la surveillance fait défaut. Il y a même ceux qui, pour convaincre davantage, achètent le stand et emploient un enfant ou un parent du producteur.

Et c’est là où nous avons voulu en venir. La notion du producteur au consommateur est en fait un circuit court qui élimine les intermédiaires, raccourcit le circuit de distribution, subit de moindres frais et se met en position de pouvoir vendre à un prix duquel ont été défalqués tous ces frais. La vente directe permet, en effet, au producteur une maîtrise directe sur le circuit de distribution et lui permet de valoriser sa production qui souvent provient d’une région. Une façon de mettre en valeur une qualité, un label, un goût particulier, des services et des relations humaines à exalter ; c’est l’agriculture paysanne qui joue pleinement son rôle et qui contribue à l’essor de tout un secteur de toute une région.

Il y a actuellement des tentatives de mettre en place d’autres circuits courts, avec les moyens de communication modernes. En effet, on relève des annonces sur internet, des offres de produits que l’on achemine dans les heures qui suivent directement au domicile de la clientèle. Fruits de saison ou autres, poissons, viandes rouges ou blanches, huiles, condiments ensachés, bref, quantité de produits, dont on a besoin et que l’on propose à ceux qui n’ont pas les moyens de se déplacer.

A l’étranger, même le lait, les fruits et légumes sont proposés dans des distributeurs automatiques que l’on installe un peu partout. C’est dire que les circuits normaux n’ont plus la cote et que le consommateur se laisse tenter par ces relations directes qui offrent de meilleurs prix, des services plus appropriés (on est beaucoup plus poli !), des choix qui n’ont rien à se reprocher.

Une bataille à n’en plus finir

Les autorités à Sousse, qui ont mis en place ces points «du producteur au consommateur», ont promis de prendre leurs précautions pour que «ces lieux de vente proposent les produits essentiels, ceux qu’on consomme le plus durant le mois saint et à des prix qui cadrent avec le pouvoir d’achat des citoyens», indique un communiqué publié par le gouvernorat…

Si c’est le cas, et qu’entre ce que proposent ces stands et ce qu’on trouve sur les étals des marchés et au niveau des grandes surfaces, une différence substantielle, nous aurons gagné cette bataille des prix qui constituent, tout au long de l’année, des problèmes à n’en plus finir. Au niveau des légumes et même de certains fruits, en dépit de l’abondance, on préfère freiner des quatre fers pour ne pas écouler de grandes quantités et imposer des prix élevés.

La saison passée, pour les fraises, on a bloqué les quantités livrées et à la fin du mois de Ramadan, on s’est retrouvé avec des fraises de très mauvaise qualité camouflées sous la première couche du cageot mis en vente. Le consommateur ne s’en aperçoit qu’une fois à la maison, lorsqu’il constate qu’on l’a piégé par ces subterfuges malhonnêtes.

Les gouvernorats devraient encourager la mise en place de ces points de vente et instaurer une relation entre les consommateurs et les producteurs. Cela se fait à l’étranger et des animateurs organisent des points de vente directe et font bénéficier les citoyens de leurs villages de ces abattements qui soulagent et permettent aux producteurs de tirer de meilleurs profits de leurs efforts.

En fin de compte, tout le monde s’en sort avec des avantages. Nous voyons bien les petites sociétés citoyennes organiser ce secteur pour agir et réguler les prix. En l’état actuel des choses, ces points de vente, qui ne durent que l’espace d’une occasion comme le Ramadan ou l’Aïd, ne découragent pas les spéculateurs à désespérer de pouvoir continuer à tenir en main le marché.

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