L’agent loue une chambre dans le centre ou l’hôtel où résident les équipes en stage, a tout le loisir de s’attabler avec les joueurs, prend les repas avec eux, et se permet même de « conseiller» les entraîneurs.
Par devoir et nécessité, nous sommes dans l’obligation de parcourir les pages sportives et de compulser les informations relatives aux activités sportives dans le monde. Nous n’avons jamais vu de nouvelles concernant les agents de joueurs, leurs activités, leurs contacts ou leurs…. interventions pour recruter un de leurs protégés. Si contact il y a, c’est à l’initiative des clubs qui manifestent leurs souhaits en fonction de leurs besoins. Les recrutements sont en effet ciblés et il n’y a rien qui vient perturber ces relations qui demeurent, dans tous les cas de figure, des relations de travail. Sans plus. Contrairement à ce qui se passe chez nous.
L’agent loue une chambre dans le centre ou l’hôtel où résident les équipes en stage, a tout loisir de s’attabler à la même table, prend les repas avec les joueurs, se permet de « conseiller» les entraîneurs (les conseilleurs ne sont pas les payeurs) et va jusqu’à souffler la composition de l’équipe. Il peut aller jusqu’à imposer « son » joueur, parfois au détriment d’un jeune en pleine ascension. C’est surprenant, mais c’est malheureusement ainsi. Les dirigeants sont sous influence, les entraîneurs sous pression et les joueurs complètement déboussolés par les développements de leurs dossiers de recrutement.
Clubs mal organisés
Bien entendu, toutes ces gesticulations et ces dépassements ne sont pas gratuits. Bien des clubs paient et continueront à payer le prix de leurs faiblesses.
Personne n’ignore que certains d’entre eux ont été dans l’obligation de s’acquitter de sommes astronomiques qui les ont mis à genoux. Pourquoi en est-on arrivé là ?Parce que, tout simplement, nos clubs sont mal organisés, à l’exception de ceux qui ont adopté une toute autre voie, une toute autre démarche et qui fonctionnent comme une entreprise, chacun est à sa place et personne ne prend la place de l’autre. Pour le reste, les remous qui les mettent à mal et la fébrilité de leur fonctionnement sont à la mesure de l’état d’esprit qui y règne : menaces de grève des joueurs, chèques en bois, fugues, des litiges à n’en plus finir les opposant à leurs joueurs ou entraîneurs non rémunérés, ou tout simplement un président qui ramasse ses billes et qui laisse tout tomber en pleine saison. Cette désorganisation et cet amateurisme dans la gestion laissent des brèches qui affaiblissent le club et permettent tous les dépassements. Le pire dans cette affaire, c’est que ceux qui ont été à la base de tous ces problèmes que vit le club ne sont jamais inquiétés.
L’agent de joueurs continue à squatter et à placer ses canassons et ceux qui ont coulé le navire ont toujours loisir de revenir. Les réseaux sociaux sont faits pour cela. Il n’y a qu’à payer pour que l’on fasse le travail de remise en selle. Ces agents de joueurs, indépendamment de leur immixtion criarde dans les affaires des clubs, se chargent de placer sur orbite des éléments qui donnent des signes positifs. Grâce à leurs réseaux, ils élèvent un jeune qui commence à percer au rang de vedette, pour éventuellement le prendre en charge, l’aider ou lui souffler l’idée de remettre en question son contrat. Comme par magie au lendemain d’un match réussi, les propositions imaginaires de clubs pleuvent. De quoi déconcentrer plus d’un et rien que pour injecter les prémices d’un futur désaccord.
Ceux qui dominent actuellement la scène ont résolu cette question et établi la loi du jeu. C’est l’entraîneur qui exprime ses besoins et c’est aux recruteurs attitrés de se charger des contacts. La responsabilité est bien délimitée et les objectifs bien définis. Nous sommes bien loin d’atteindre ce palier et nous risquons de perdre davantage de terrain, en restant dans cette bulle qui nous enferme dans nos erreurs.