En dépit des différences de background, de vision et d’âge, les élus des districts et régions ont tous affiché un respect mutuel envers leurs collègues en cette journée d’élection. Reste à peaufiner les contours du travail du Conseil en lien avec le Parlement et le gouvernement. Ainsi le système bicaméral est-il parachevé.
La séance inaugurale des travaux du Conseil national des districts et des régions s’est tenue hier à la Chambre des conseillers au Bardo avec notamment l’élection du président dudit Conseil et ses deux vice-présidents. L’élection à la présidence du Conseil s’est déroulée en deux tours et a abouti à l’élection de Imed Derbali dans une ambiance plutôt dynamique, avec des pourparlers ici et là autour des personnes à choisir, notamment à la tête du Conseil. Dans la grande salle, la séance plénière s’est déroulée dans une organisation presque parfaite et dans le respect total.
Cette séance inaugurale des travaux dudit Conseil a débuté à 10h, en présence de la totalité des 77 membres élus des différents districts et régions qui ont commencé les travaux en prêtant serment. Et c’est Faouzia Naoui, la doyenne des élus, 70 ans, qui a présidé l’ouverture de la séance avant de se désister pour céder sa place à sa première assistante, Nawres Hichri, 25 ans, alors que son deuxième assistant pour la journée était un autre jeune élu, Amor Jaidi, 26 ans. Naoui s’était retirée de la présidence de la séance puisqu’elle allait se porter candidate à la présidence du Conseil.
Le second tour a donné des résultats serrés entre les candidats. C’est que douze membres du Conseil se sont portés candidats à sa présidence, à savoir Oussema Sahnoun, Imed Derbali, Faouzia Naoui, Youssef Bargaoui, Fethi Mâali, Rym Belhaj Mohamed, Jalel Karoui, Oumaima Harbaoui, Hosni Houssem Mzali, Brahim Heni, Slim Salem et Mourad Bargaoui. Sur ces douze candidats à la présidence, les deux premiers classés étaient Imed Derbali avec 15 voix et Oussema Sahnoun, avec 14 voix.
Au second tour, c’est Imed Derbali qui l’a remporté avec 49 voix, contre 28 pour Oussama Sahnoun. Derbali a été ainsi élu président du Conseil national des districts et des régions. Auréolé de son nouveau titre, il a donné une déclaration à la presse, saluant ses collègues élus des différents districts qui lui ont accordé leur confiance, tout en affirmant qu’il va œuvrer à la dynamisation du Conseil en axant son travail sur l’unification des efforts afin de réussir les missions qui lui sont attribuées.
D’importants défis régionaux à relever
Le député Haithem Trabelsi, de Bir El Bey – Hammam-Chott, du gouvernorat de Ben Arous, a précisé que les missions législatives du Conseil national des districts et des régions sont plutôt claires, reste à voir les arrêtés qui mettront au clair les relations du Conseil avec le Parlement, les conseils régionaux et locaux. «Ce qui est clair, c’est que nous allons travailler de concert avec le Parlement et l’exécutif, tout en ayant un rôle de contrôle. Nous espérons bien mener nos missions en tant qu’élus régionaux et faire avancer les projets de développement dans les différentes régions selon les priorités du pays. Je pense qu’il y a une solidarité commune entre les différents élus du Conseil pour relever ces défis», conclut Trabelsi.
Améliorer la vie quotidienne des populations locales
Pour sa part, Sirine Gzara, élue de Monastir, a précisé qu’elle fait partie des quatre élus porteurs de handicap qui ont mérité d’y être, affichant une détermination à relever différents défis de développement régionaux et nationaux qui découlent des travaux du Conseil national des districts et des régions. «Selon les priorités des différentes régions, je penses que la santé et l’éducation sont les deux premières priorités. Cependant, il existe bel et bien d’autres priorités économiques et défis à relever. J’espère que les travaux du Conseil vont se dérouler dans le même esprit de solidarité et respect qui a prévalu aujourd’hui pour gagner du temps et réussir les différents défis», ajoute-t-elle avec un air optimiste.
L’élu du cinquième district de Tataouine, Kébili, Tozeur et Gabès, Belgacem Nefiss, a quant à lui insisté sur le devoir de relancer les projets régionaux en suspens, évoquant les différents avantages qui peuvent résulter d’une telle relance, notamment sur le développement dans les régions.
L’élu du premier district du Kef, Jendouba, Béja et Bizerte, Oussema Sahnoun, a dans le même ordre d’idées relevé la question des projets économiques qui connaissent des problèmes au niveau de leur réalisation et qui pourraient donner un coup de pouce à l’économie nationale, mais aussi aider les populations locales à améliorer leur vie quotidienne. Sahnoun a identifié plusieurs projets dans sa région qui méritent d’être remis à l’ordre du jour et repris dans une phase l’exécution afin de soutenir les efforts nationaux de croissance économique. Oussema s’est félicité de l’état d’avancement de certains projets importants dans sa région et espère avancer davantage sur les projets de transport et de santé auxquels les populations locales tiennent beaucoup.
Les élus du Conseil national des districts et des régions ont bel et bien amorcé les travaux de cette importante composante de la vie politique et législative nationale. Reste à combler le cadre législatif dans lequel ce conseil devra opérer afin d’avoir l’image complète des différentes institutions législatives et démarrer les grands chantiers des projets régionaux qui auront certainement un impact indéniable sur la croissance économique non pas régionale uniquement mais aussi nationale.