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Kairouan – Le Musée des arts islamiques de raqqâda : Peu connu du grand public

 

Les objets exposés dans les salles agréablement aménagées du musée rendent compte du brillant passé de la ville des Aghlabides

Le Musée des arts islamiques de Raqqâda à Kairouan est installé dans une ancienne résidence présidentielle construite pour le Président Bourguiba. Il se trouve en lisière des ruines d’autres palais, plus anciens de 1.000 ans que les Fatimides construisirent au IXe siècle dans la ville de Raqqâda. Les salles agréablement aménagées, où sont exposées céramiques, monnaies ou encore de vénérables pages du Coran, rendent compte du brillant passé de Kairouan et de ses villes princières annexes.

Ainsi, parmi les salles qui attirent la curiosité, figure celle où sont exposés des échantillons précieux de manuscrits anciens de la mosquée Okba et du Coran sur parchemin bleu écrit en lettres dorées et qui nous permet de découvrir les techniques de dorure, d’enluminure et de reliure pratiquées durant trois siècles.

On peut également admirer de beaux feuillets de plusieurs livres saints du Coran, légués à la Grande Mosquée par le souverain Ziri  et certains membres de sa famille, tel le Coran d’Al Mu’izz Ibn Badis, le Coran de Fatima Al Hadhi, gouvernante de Badir, datant de l’année 410 de l’Hégire/1020 après J.C et des princesses Um Malal et Um Allulu, respectivement tante et sœur d’Al Mu’izz.

Par la diversité de la forme et l’élégance de l’écriture, ces Corans illustrent encore une fois le degré d’évolution et de prospérité de cet art des manuscrits et du parchemin à Kairouan.

Dans d’autres salles du musée, on peut admirer des spécimens de céramique kairouanaise, des objets en verre et en bronze, des carreaux de faïence et des lustres.

La lanterne d’Al Mu’izz Ibn Badis : une vraie merveille artistique

Ainsi, parmi les objets en bronze qui fascinent, on peut citer la lanterne d’Al Mu’izz Ibn Badis qui date de l’an 424-443 de l’hégire (1032-1051 ap. J.-C), ayant une hauteur de 118 cm, et est faite de bronze moulé et ajouré. Elle est composée d’un crochet en bronze attaché à une calotte hémisphérique donnant naissance à trois chaînes ajourées aux motifs géométriques et floraux stylisés.

Dr Mourad Rammah, président de l’Association de Sauvegarde de la Médina de Kairouan, nous précise qu’à ces chaînes est supendu un grand bassin en laiton martelé, en forme de vase circulaire, criblé de points lumineux obtenus par reperçage, et d’ajouter : «Au fond se profile une étoile à six pointes, entourée de trois inscriptions koufiques : deux proclamant “La louange à Dieu et la bénédiction, le bonheur, la félicité, la réussite, la prospérité, le salut et la gloire à son possesseur”, et la troisième mentionne les noms de l’artiste et le commanditaire de la lanterne “œuvre de Muhamed fils de Ali Al-Qaysi al Saffar (le dinandier) pour Al Mu’izz». En fait, cette lanterne offre une singulière ressemblance avec une lampe de mosquée conservée à l’Art Institute of Chicago, et avec une lanterne d’origine persane appartenant à la David collection à Copenhague.

Malheureusement, le riche Musée des arts islamiques de Raqqâda est très peu visité par les touristes et même par les Tunisiens, à cause peut-être de son éloignement du Centre-Ville et à cause de l’indifférence de certains quant à la nécessité de mieux faire connaître les trésors archéologiques de Kairouan.

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