La Tunisie est-elle prête à accueillir l’été ?

Editorial La Presse

 

L’été avance à grands pas. Certains services se sont mis en branle pour préparer la saison estivale. D’autres un peu moins. Les agents de contrôle au gouvernorat de Bizerte ont procédé, récemment, à l’exécution de plusieurs décisions de démolition de constructions anarchiques illégalement édifiées sur le domaine public maritime à Sidi Ali El Mekki. Une plage très convoitée pour l’étendue de son sable, la pureté de l’eau et un brin d’exotisme qu’elle propose aux estivants locaux et expatriés qui rentrent l’été voir la famille et profiter un peu de la douceur de vivre au « bled ».

La question qui se pose maintenant, sommes-nous suffisamment préparés pour recevoir touristes, TRE et vacanciers locaux ? Au-delà des domaines d’activité majeurs, comme le tourisme et les différents secteurs liés, à l’instar des transports aérien et maritime, les contrôles de police et la douane, et l’hôtellerie, les petits services, notre propos d’aujourd’hui, devraient également faire l’objet de l’attention des autorités. Parce que bien faits, ils confortent la compétitivité d’un pays. Mal faits, ils abîment son image.

Les taxis, à la carrosserie jaune, postés devant l’aéroport, devraient être propres et neufs sinon pas trop endommagés. De même que leurs tarifs doivent être homologués. Autrement, le prix de la course est à la tête du client, et les devises sont privilégiées à la monnaie locale. Comme premier contact avec la couleur locale, on peut mieux faire.

Les souks de Tunis qui sont l’une des meilleures vitrines des produits artisanaux sont achalandés d’importation bon marché turque et chinoise qui concurrence déloyalement les produits du terroir. Les artisans s’en inquiètent et ils n’ont pas tort. L’été représente pour eux l’essentiel du chiffre d’affaires annuel. Valoriser et promouvoir les produits «made in Tunisia» n’est que rendre justice à un secteur malmené par le fait de plusieurs facteurs associés.

Les commerces alimentaires, cafés et restaurants dans les environs et au cœur de la vieille médina ainsi qu’au centre-ville devraient être contrôlés régulièrement par les services d’hygiène. Un renforcement des effectifs, une intensification des contrôles sont vivement recommandés en prévision de la haute saison. Une seule intoxication alimentaire et c’est une infinité de statuts négatifs sur les réseaux sociaux qui amplifient l’incident, à raison d’ailleurs, et vous compromettent la réputation d’un pays.

Le niveau de propreté des grandes villes, a fortiori de la capitale, devrait être une préoccupation majeure. Les rues exiguës, saturées de voitures et de piétons et la chaleur en plus. Si l’on ajoute à cela l’insalubrité urbaine, la situation devient totalement ingérable. Des campagnes de sensibilisation ciblant commerçants et particuliers, assorties d’amendes aux contrevenants, devraient être lancées, pour que Tunis et les grands centres urbains offrent leur meilleur visage. L’été, chez nous, c’est aussi la belle saison des moustiques. Les services des villes ont-ils fait ce qu’il faut pour les endiguer ? Des campagnes de démoustication ont-elles bien eu lieu ?

Ce sont des actions similaires qui auraient dû être entreprises les mois passés et se poursuivre pendant l’été qui vont déterminer la qualité de vie et de l’accueil des résidents et des visiteurs. La Tunisie se veut une destination attractive et doit rivaliser, comme on le sait, avec des concurrents sérieux et solides. Il faudra donc se donner les moyens pour y arriver.

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