Accueil Editorial Face au nombre croissant de morts noyés, il faut agir maintenant !

Face au nombre croissant de morts noyés, il faut agir maintenant !

Editorial La Presse

 

L’été est à peine sur le pas de la porte que des accidents tragiques ont fait irruption dans l’actualité, suscitant beaucoup de tristesse et la prise en main des autorités. En l’espace de quelques jours, trois jeunes originaires de Jendouba sont morts par noyade. Agés de 16 à 18 ans, ils sont emportés à la fleur de l’âge par les eaux des lacs de la région d’apparence calmes en surface.

Le pic des noyades accidentelles est enregistré l’été. Les statistiques disponibles couvrent, toutefois, l’ensemble de l’année écoulée. En 2023, la Tunisie comptait plus de 900 morts par noyade. Ce recensement macabre comprend à la fois les baigneurs qui ont perdu la vie en mer et les migrants qui tentaient de rallier l’Europe, et sont décédés au large des côtes tunisiennes.
Une fois, au gré d’une rencontre, un acteur associatif du Forum tunisien pour les droits économique et sociaux, annonce que les populations littorales savent mieux nager que celles des régions intérieures bordées de frontières terrestres. En cas de naufrage, les jeunes des communautés côtières sauront mieux se débrouiller en mer. Ce constat, nous imaginons, reste valable également pour les migrants subsahariens candidats à l’émigration.

Évidemment, il ne s’agit pas d’une règle scientifique, mais d’un fait que le militant a constaté à la faveur d’une longue expérience en la matière. Comme quoi la prédestination n’est pas un vain mot. Maintenant, si pour ce qui concerne les migrants qui prennent la mer depuis les côtes tunisiennes, le champ et la nature des interventions des autorités sont spécifiques. Pour les baigneurs qui se jettent inconsciemment dans les lacs, les oueds, les plages interdites et non surveillées, en prenant des risques parfois qui leur sont fatals, il faudra, cette année, employer les grands moyens. Certes, multiplier les campagnes de sensibilisation, tous supports compris, c’est bien, mais cela reste insuffisant.

Une coordination intersectorielle devra être mise en place ; pour prendre des mesures efficaces, voire drastiques, en dissuadant les baigneurs imprudents, pour placer les maîtres-nageurs sauveteurs, cette espèce en voie de disparition en Tunisie, sur les plages, et les équiper d’embarcations fonctionnelles et légères prêtes à intervenir en mer.

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