Le coup d’envoi a été donné, mardi, à la stratégie nationale de la jeunesse à l’horizon 2035, au palais de la Présidence du gouvernement. Un programme élaboré à l’échelle nationale, dans le cadre d’une approche participative, impliquant toutes les parties, surtout les premiers concernés, les jeunes. C’est le fruit d’une année et demie de travail. Le Chef du gouvernement, Ahmed Hachani, a estimé, à l’occasion, que la jeunesse représente le vrai capital du pays. A la lumière de cette donnée fondamentale, il faudra élaborer des politiques publiques en conséquence.
Une opération engagée sous la tutelle du ministère de la Jeunesse et des sports. Le ministre, Kamel Déguiche, a précisé, pour sa part, que cette stratégie d’ampleur permettra de mettre en place un nouveau pacte social qui devra faire office de socle pour soutenir l’intégration des jeunes dans la vie professionnelle, développer leurs capacités, et garantir, de manière globale et inclusive, les droits des générations futures.
Une stratégie qui met le cap sur 2035, c’est-à-dire sur plus d’une décennie, devrait donc aboutir sur quelque chose de concret. Parce que dix ans, même à l’échelle d’une nation, représentent un délai raisonnable, pour mettre en place des politiques, les exécuter et atteindre les objectifs escomptés.
D’un autre côté, et compte tenu d’une réalité qui s’invite inexorablement dans notre réel, il est indispensable de se poser un certain nombre de questions eu égard aux statistiques alarmantes relatives aux départs massifs des jeunes tunisiens à l’étranger.
Ce sont des bacheliers brillants, dont l’Etat finance les études, qui ne reviennent quasiment plus au pays, ne serait-ce que pour passer des vacances et voir la famille. Ce sont des diplômés du supérieur, qui partent généralement par les circuits légaux pour poursuivre leurs études, et, à terme, trouver un travail dans le pays d’accueil. Et les autres, ceux qui se jettent à la mer, contre vents et marées, au sens propre comme au figuré, à la recherche d’une Europe conçue entre fantasmes et réalité.
Il faut admettre que le malaise est là, bien présent. Et que les jeunes tunisiens sont de plus en plus nombreux à vouloir quitter le pays. Question ; est-ce uniquement pour des raisons économiques ? Comment répondre à ce désir marqué chez les jeunes de partir à l’étranger ? Que faire pour que la jeunesse se sente bien dans son pays et y reste ? Des questions auxquelles il faudra répondre pour concevoir des systèmes inclusifs et améliorer concrètement le sort de ces jeunes. En favorisant leur insertion professionnelle, leur autonomie et l’amélioration de leurs conditions de vie. En accordant la priorité à l’éducation et à la formation. En luttant contre les inégalités, et en garantissant, c’est important, un climat de liberté productif et épanouissant.