L’accident survenu, mercredi 26 juin, à 5h00, sur la route régionale n°48 reliant la localité de Dar Jamiaa à Sisseb (délégation de Sbikha) et la délégation de Nadhour (Zaghouan), suite au renversement d’une camionnette transportant des ouvrières agricoles et provoqué par le passage d’un chien errant, a causé le décès d’une villageoise âgée de 16 ans et des blessures graves à 10 autres.
Depuis le temps que l’on tire la sonnette d’alarme sur les conditions de travail précaire des ouvrières agricoles, ainsi que les moyens de transport trop vétustes mettant leur vie en danger, la situation sur le terrain n’a pas changé.
Une fille de 16 ans décédée
Ainsi, les femmes rurales continuent d’être transportées comme du bétail à travers les champs, entassées à l’arrière d’une camionnette destinée au transport de marchandises.
D’où les accidents dramatiques qui ont lieu chaque année, provoquant des décès et des blessures handicapantes à vie.
Tel l’accident survenu, mercredi 26 juin, à 5h00, sur la route régionale n°48 reliant la localité de Dar Jamiaa à Sisseb (délégation de Sbikha) et la délégation de Nadhour (Zaghouan), et ce, suite au renversement de la camionnette, provoqué par le passage d’un chien errant. Résultat : une villageoise âgée de 16 ans est décédée sur le coup et 10 autres ouvrières ont été gravement blessées.
Et, de plus, il y a eu du retard dans l’arrivée de l’ambulance, à cause de la défectuosité de la route, outre l’absence de soins de premiers secours au dispensaire local, ce qui a obligé les responsables à transférer les blessées aux hôpitaux de Zaghouan, de Sousse et de Kairouan, pour recevoir les soins nécessaires.
Un salaire de misère
Il va sans dire que cet accident mortel a provoqué l’indignation générale et la colère des responsables à l’échelle locale et nationale, comme si c’était la première fois qu’un tel drame survienne sans que l’on puisse éviter que de telles situations dramatiques ne se reproduisent. Pourtant, lors du premier Congrès national sur les ouvrières agricoles organisé les 10 et 11 mars 2023 au cours duquel les participants ont appelé à réviser les législations du code du travail et garantir aux ouvrières agricoles les droits à la couverture sociale, à un transport conforme aux normes de sécurité et à une rémunération plus juste. Rappelons dans ce contexte que la pauvreté du milieu familial et l’incapacité de l’époux à assumer ses obligations matérielles poussent les femmes et les jeunes filles âgées entre 15 et 70 ans à aller tous les jours travailler la terre, cueillir, récolter les fruits et effectuer diverses tâches pénibles, et ce, pour un salaire de misère. Et comme les conditions de transport non sécurisé, avec des chauffeurs toujours pressés et empruntant des pistes non contrôlées par les agents de la Garde nationale, on enregistre chaque année un grand nombre de décès et de blessés très graves. Et ces ouvrières sont condamnées à se taire, car les chauffeurs qui assurent leur transport sont, dans leur majorité, des proches de leur entourage (père, cousin, voisin, etc.).
Que la loi soit appliquée
Ainsi, malgré le froid glacial de l’hiver, la chaleur torride de l’été kairouanais et les conditions de transport non sécurisé, les femmes rurales sont obligées de subir quotidiennement les diktats et les caprices de leurs employeurs de propriétaires terriens, même si elles risquent de perdre leur vie, même si certaines ont avorté en cours de route. D’autres plus chanceuses ont accouché à l’improviste dans ces moyens de transport vétustes. Ainsi, l’année dernière, une ouvrière agricole, de 34 ans, a accouché d’un garçon et a surpris toutes ses amies et le chauffeur, obligé de l’accompagner au dispensaire le plus proche.
Alors, espérons que toutes ces enquêtes judiciaires et les mesures sociales que les responsables ont décidé de prendre en faveur des accidentées et de la famille de la collégienne de 16 ans, décédée le 26 juin courant, se feront lors de tous les accidents de ce genre et qu’on applique plus strictement la loi interdisant le travail des mineurs.