Le bureau de l’Unft du Bardo vient de terminer l’année en beauté et en reconnaissance à travers la remise de certificats de formation au profit des femmes et des enfants inscrits aux centres de formation professionnelle et autres, de lutte contre l’analphabétisme.
Une cérémonie d’hommage et de remise de certificats a été organisée, jeudi dernier, au siège de la municipalité du Bardo, regroupant dans une ambiance festive les candidates et les candidats, les formateurs ainsi que les représentants des partenaires œuvrant, main dans la main, pour l’autonomisation des femmes.
Ouvrant la cérémonie, Mme Radhia Jerbi, présidente de l’Unft, a souligné l’importance de soutenir la femme dans son parcours pour l’autonomie économique et vers la stabilité socioéconomique. L’intégration de la femme dans la sphère active renforce son rôle en tant que pilier de développement. Mme Jerbi a indiqué que l’Unft met à la disposition de la femme tunisienne pas moins de cent centres de formation, implantés aussi bien dans le milieu rural que celui urbain et dont la capacité d’accueil est de 4.500 places. «Nous allons augmenter la capacité d’accueil des centres, afin qu’elle puisse compter, à partir de l’année 2024-2025, pas moins de 5.000 places», annonce la présidente de l’Unft.
Répondre aux exigences du marché de l’emploi
Il est à noter, en outre, que lesdits centres assurent des sessions de formation portant sur divers domaines d’activités, notamment la pâtisserie, la couture, la coiffure et l’esthétique, la fabrication des bijoux de fantaisie, la tapisserie ainsi que plusieurs activités rurales comme l’apiculture, l’élevage, etc. «Nous avons implanté des clubs de formation accélérée dans plusieurs domaines, répondant ainsi aux exigences du marché de l’emploi. Parmi les clubs figurent celui de l’onglerie, la robotique, la peinture sur verre et tant d’autres », renchérit-elle. Toutes ces formations sont couronnées par des certificats à même de faciliter l’intégration professionnelle des femmes.
825 projets féminins au bout de cinq ans
Il est bon à savoir, aussi, que l’Unft accorde aux femmes désireuses de monter des petits projets la possibilité de bénéficier de crédits auprès de la BTS (Banque tunisienne de solidarité), avec un taux d’intérêt ne dépassant pas 5%. Les chiffres montrent que l’Unft a permis à 825 projets féminins de voir le jour grâce à une enveloppe de l’ordre de 2,5 MD, et ce, durant les cinq dernières années.
De l’analphabétisme à l’émancipation
De son côté, M. Safouene Alayat, directeur du bureau de l’Afrique du Nord, implanté à Tunis, de l’organisation DVV International, laquelle est partenaire de l’Unft pour l’autonomisation des femmes depuis 2019, a éclairé l’assistance sur l’impératif de miser sur tous les maillons de la chaîne de l’autonomisation. En partant de la lutte contre l’analphabétisme vers l’intégration de la femme dans la dynamique socioéconomique, en passant, évidemment, par les cours destinés aux adultes et organisés dans les soixante centres destinés à cet effet au profit de 1.614 bénéficiaires, la formation professionnelle, ainsi que la sensibilisation sur la citoyenneté active et responsable, les bénéficiaires disposent ainsi d’une panoplie de prestations intégrales.
La Dvvi, section Tunis, a réalisé maintes interventions dans les zones les plus défavorisées du milieu rural, notamment à Jendouba, Mahdia, Djerba, Kairouan, Béjà, et ce, aussi bien sur le plan des ressources humaines que sur celui de l’infrastructure des acquis de la femme, via des aménagements et le renforcement des équipements desdits centres.
La cérémonie a permis, donc, à bon nombre de stagiaires de décrocher leurs certificats, fiers et reconnaissants. Parmi les primés figurent sept élèves inscrits dans les cours de lutte contre l’analphabétisme dont un jeune autiste. L’on compte aussi 16 stagiaires en pâtisserie, 12 en coiffure, 10 stagiaires en couture et 4 en esthétique.
Fusing glass : un nouveau savoir-faire passionnant
Les clubs relevant de l’Unft du Bardo ont été, également, mis en valeur, et ce, en reconnaissance des efforts fournis par les responsables aussi bien pour former les jeunes que pour orienter leurs intérêts vers des activités utiles. Mme Mahassen Dhouibi est spécialiste dans la technique du fusing glass ; une technique innovante, qui consiste à recycler les déchets en verre en des œuvres d’art. Elle chapeaute le club de peinture sur verre depuis un an. «Je suis disponible pour toute femme ou jeune fille qui souhaiterait s’initier à cette technique. Je consacre, à cet effet, deux groupes de formation : le premier est destiné aux jeunes, et le deuxième aux moins jeunes. L’objectif, poursuit-elle, est d’absorber un plus grand nombre de femmes provenant surtout des quartiers populaires du Bardo et de leur permettre de s’investir dans une activité artistique à même de leur ouvrir les voies vers l’autonomie socioéconomique».
La robotique à six ans
Entouré de jeunes passionnés de robotique, M. Yassine Khelifi, responsable du club de robotique, articule la formation autour de trois niveaux. «Le premier porte sur l’éclairage, le deuxième sur la conception des voitures. Quant au troisième niveau, il habilite les jeunes à monter des projets portant sur plusieurs domaines nécessaires à la vie quotidienne, notamment l’électricité, l’informatique, le bricolage ainsi que l’anglais», indique-t-il. Le club compte treize jeunes motivés et doués. L’année dernière, l’âge minimal requis était de huit ans. «Cette année, nous allons accueillir des jeunes âgés de plus de six ans. Les critères nécessaires à l’adhésion ne sont autres que des critères moraux : les jeunes doivent être doués et disciplinés», souligne-t-il.