La scène de l’amphithéâtre de Hammamet a vibré sous les doigts de maître de Danilo Rea, ce virtuose italien qui fait danser les touches noires et blanches comme personne.
L’artiste a concocté pour son public, trié sur le volet, une rétrospective jazz, présentée dans le cadre d’un projet haut en musique intitulé «La Grande Opera in Jazz». Une façon de revisiter les grands classiques sur un ton nouveau et contemporain, propre au musicien.
En solo, il s’empare de son piano et épouse instantanément l’atmosphère estivale et clémente de l’amphithéâtre avec comme fond visuel une projection d’images et en fond sonore le bruit des vagues.
Le répertoire des grands pionniers de la musique opéra du XXe siècle a retenti, citons celui de Maria Callas, Enrico Caruso, Mario Del Monaco, Beniamino Gigli. Ils défilent pendant 1h15 en musique, en images et en enregistrements historiques et ne manquent pas de toucher les mélomanes présents. Les notes de piano émanent sur scène sans arrêt, sublimant ainsi le projet de l’artiste qui puise dans l’opéra-jazz. Concert visuel et sonore par excellence, sa vocation première vise à mettre aussi en valeur des œuvres d’art contemporaines évocatrices et originales, picturales ou sonores. Un moment particulièrement saisissant est survenu lorsque Rea s’est attaqué à un chant religieux. Les notes se sont élevées, pures et puissantes, électrisant littéralement la foule. C’est là qu’on a pu mesurer vraiment le talent de cet artiste, capable de faire passer le public du rire aux larmes en un battement de cil.
«La Grande opera in Jazz» est un One Shot musical unique, qui a conquis petits et grands, présents dans l’enceinte de l’amphithéâtre de Hammamet. Un lieu qui, rappelons-le, célèbre cette année ses 60 ans d’existence, hautement riches en musique classique et jazz. Un spectacle soutenu par l’ambassade d’Italie à Tunis et l’Institut italien de culture de Tunis. Danilo Rea est un pianiste de jazz italien, né à Vicence en 1957, mais a grandi à Rome. Il fait ses débuts en 1975 au sein du « Trio de Rome », avec Enzo Pietropaoli et Roberto Gatto et accompagne aussitôt Mina et Gino Paoli en tant que pianiste.
Il collabore par la suite avec Claudio Baglioni, Pino Daniele, Domenico Modugno, Fiorella Mannoia, Riccardo Cocciante, Renato Zero, Gianni Morandi et Adriano Celentano et réussit à s’imposer sur la scène internationale en jouant avec les plus grands noms du jazz tels que Chet Baker, Lee Konitz, John Scofield et Joe Lovano.
Ce concert mémorable n’était que le début des festivités. Le lendemain, 14 juillet, l’amphithéâtre a accueilli la voix envoûtante de Nai Barghouti, chanteuse palestinienne promise à un bel avenir. Une chose est sûre : l’été 2024 à Hammamet s’est révélé riche en émotions musicales !