Accueil A la une Filière laitière : L’innovation au service de la productivité

Filière laitière : L’innovation au service de la productivité

 

Le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, en collaboration avec la Coopération internationale allemande GIZ et en partenariat avec des organismes nationaux et des sociétés laitières du secteur privé, vient d’organiser une cérémonie de passation sur les formations innovantes dans la chaîne de valeur du lait (FIL).

Il s’agit d’un aboutissement tant escompté, qui s’était déroulé d’ailleurs dans une ambiance où la fierté d’avoir réussi le projet des formations s’accompagne d’une plus grande ambition. Celle de voir naître tant d’autres projets d’envergure pour l’intérêt de l’économie nationale.

Il faut dire que les formations innovantes dans la chaîne de valeur lait (FIL) constituent une approche établie par le Projet innovations pour l’agriculture et l’agroalimentaire (Iaaa), lequel s’inscrit dans le cadre d’une initiative spéciale du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) pour la transformation des systèmes agroalimentaires. Il fait aussi partie du programme global : centres d’innovations vertes pour le secteur agricole et agroalimentaire, qui est actif dans quinze pays.

Deux filières, sept gouvernorats

S’agissant du projet Iaaa, il axe ses interventions sur deux chaînes de valeur bien déterminées : la filière laitière et celle de pommes de terre. L’idée étant à l’origine d’une mobilisation salutaire, impliquant plusieurs partenaires et intervenants dans la filière en question pour introduire des innovations, à même de hisser le rendement des producteurs et des sociétés acheteuses, d’améliorer la qualité des produits de base et ceux transformés, de responsabiliser les producteurs en les initiant aux bonnes pratiques. Tout en incitant les jeunes et les moins jeunes, les femmes et les hommes à s’adonner à l’initiative privée et à dynamiser l’esprit de l’entrepreneuriat, notamment dans les zones rurales.

Lancé en 2014, le projet Iaaa prendra, certes, fin en 2025. Plus d’une dizaine d’années d’activisme pour le développement durable dans sept gouvernorats du Nord-Ouest et du Centre-Ouest, à savoir Siliana, Le Kef, Jendouba, Béja, Kairouan, Kasserine et Sidi Bouzid, commencent déjà à donner leurs fruits.

Ceci étant à la faveur d’un travail laborieux d’une équipe pilote, regroupant des professionnels du secteur public et privé.

Appui aux compétences et à l’entrepreneuriat

Aussi, pour la filière laitière, notamment celle qui a fait l’objet de la cérémonie de passation, un Centre de compétences pour la filière lait (Ccfl) a été spécialement instauré à Thibar dans l’optique d’améliorer les compétences y liées et renforcer l’esprit du professionnalisme des intervenants.

En plus des formations professionnelles continues et innovantes, le projet soutient aussi l’entrepreneuriat via le concept «farmer business school (FBS)».

Outre ledit centre, un travail acharné est mené en vue de mettre à la disposition des éleveurs et des professionnels du secteur laitier toutes les bonnes pratiques à même de développer une production de qualité, au diapason des technologies de l’innovations dont les équipements du froid à la ferme, l’énergie photovoltaïque, les abreuvoirs automatiques, les machines à traire, ainsi que les citernes iso-thermiques, indispensables  pour le transport du lait une fois refroidi. Il a été même procédé à la création d’une application mobile (Mabia ) pour promouvoir un usage intelligent de l’eau dans l’irrigation agricole.

Plus de 11.000 producteurs formés

Les résultats de ce travail d’appui et de renforcement des maillons de la chaîne de valeur laitière prouvent l’efficience de cette vision. Les chiffres anticipent sur une évolution positive imminente et une mutation qualitative de la filière. En effet, jusqu’à juin 2024, le projet Iaaa a réussi à former plus de 11.000 personnes en FBS et en FIL, dont 53% des femmes et 52% des jeunes. Notons que 5 106 éleveurs ont bénéficié des formations en FBS (44% des femmes et 51% des jeunes) et 5 331 autres ont été formés en FIL (55% des femmes et 47% des jeunes).

Par ailleurs, misant sur les Ntic pour toucher un plus grand nombre de public, l’on constate que 2 185 éleveurs ont été sensibilisés à la FIL par FIL Mobile, dont 45% des femmes et 41% des jeunes. D’un autre côté, le projet a permis de former 80 formateurs en FBS ainsi que 237 autres formés à l’application des méthodes innovantes de formation.

Productivité revue à la hausse

Il est à souligner que 82% des formateurs ont adopté les bonnes pratiques du FBS et du FIL. Comparés aux non formés, ils ont observé une nette augmentation de leur productivité de 18%.

Mieux encore, la marge brute par vache s’élève à 1,859,49 dt par an, alors qu’elle se situe à seulement 735,2% pour les non formés. Les formateurs ayant décroché leurs certifications lors de la cérémonie de passation sont, désormais, chargés de booster la chaîne de valeur de la filière laitière en tablant sur la formation des petits agriculteurs, ainsi qu’à la pérennisation des bonnes pratiques innovantes. Sortir la filière de la sphère critique est possible. Il suffit d’y croire et de foncer !

Charger plus d'articles
Charger plus par Dorra BEN SALEM
Charger plus dans A la une

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *