Une nouvelle édition s’est ouverte, vendredi dernier, à la Foire internationale de Sousse, marquant ainsi le démarrage du Salon national de l’artisanat à l’échelle de la région, auquel participe également le reste des gouvernorats du pays.
Soit, un évènement régional à dimension nationale, où plus de 450 artisanes et artisans se donnent rendez-vous et vont s’exposer jusqu’au 28 de ce mois. Ils offrent aux visiteurs et clients potentiels un large éventail d’articles et produits traditionnels qui sentent le parfum des siècles et ressuscitent le passé inventif de nos aïeux. Aussi vieux que le monde, hérité de père en fils, le secteur de l’artisanat n’a-t-il pas marqué des points, alliant, à la fois, authenticité et modernité. Comme s’il était le seul à avoir bravé le temps et réussi son coup, en dépit des crises qui l’on secoué au fil des ans. Imprégné d’idées, de formes et modèles revisités, faisant de tout produit un prototype bien chargé d’émotions et d’habileté manuelle, notre artisanat semble, alors, omniprésent et encore plus résistant aux caprices de la mode, mais aussi aux aléas de l’économie du marché.
Faut-il ménager la chèvre et le chou ?
Certes, les foires et les salons se conjuguent pour faire la promotion du secteur et de ses professionnels et fidéliser, par la force des choses, une clientèle au pouvoir d’achat de plus en plus érodé. Conscient de cette situation, l’Office national de l’artisanat (ONA) tente, par ailleurs, d’agir sur l’offre et la demande, en multipliant les expositions et les manifestations de commercialisation. Alors, faut-il ménager, de la sorte, la chèvre et le chou, dans l’intérêt mutuel des artisans et des clients. « En fait, la foire d’artisanat de Sousse, comme celles d’autres en Tunisie ou à l’étranger, est une occasion propice qui permet de présenter au secteur des perspectives prometteuses, de former une nouvelle génération de professionnels et de rapprocher le produit du client tunisien et des touristes. Pareils rendez-vous sont de nature à faire connaître les produits du terroir spécifiques à chaque région et contribuer à leur promotion et puis leur développement», souligne Kaïs Gaâloul, délégué régional de l’artisanat à Sousse. Cet objectif puise, selon lui, dans les orientations générales du ministère du Tourisme et de l’Artisanat, à travers l’ONA.
Outre l’espace commercial, ce Salon offre un pavillon destiné aux jeunes diplômés de l’enseignement supérieur et des centres de formation professionnelle, le but étant de les accompagner et faciliter leur intégration dans la sphère économique. D’autres espaces sont, également, réservés à des associations et des centres d’encadrement des personnes à besoins spécifiques. Et comme la transition numérique demeure un passage obligé, il n’en reste pas moins que le marketing digital dans le domaine artisanal est aussi un facteur clé de promotion et de commercialisation. « En cette édition, nous y avons pensé, créant un espace de marketing électronique, où l’on met à profit l’expérience d’une jeune startup labellisée dans ce domaine, mettant en contact direct jeunes créateurs- artisans pour aider ces derniers à s’inspirer de leur modèle de digitalisation dont l’impact promotionnel n’est plus à démontrer.. », fait-il encore valoir. Parallèlement, l’animation des ateliers vivants est de taille. C’est que la formation sur le tas à des filières traditionnelles diverses, telles que la broderie, le tissage manuel, les fibres végétales, ajoute à la notoriété du secteur.
Une aubaine économique
De même, il est question de mettre en lumière un espace « ESS », présentant l’Economie solidaire et sociale comme un modèle alternatif, coopératif et collaboratif, visant notamment le soutien à la jeune femme et son autonomisation économique. Ceci étant, dans le cadre du projet de coopération internationale avec la Catalogne, un exemple de communauté autonome espagnole. Aussi, ce modèle économique jugé productif n’est-ce pas la pierre angulaire des sociétés communautaires, qui poussent, ces dernières années, dans plusieurs régions du pays. En matière d’artisanat, ces sociétés pourraient être un fer de lance de pérennité et de rentabilité. Du reste, d’ici le 28 de ce mois, les exposants venus de tous les horizons auront à aller loin dans leur carrière artisanale, à même de tirer profit de toute idée novatrice et projet porteur. Ainsi, ils devraient passer la vitesse supérieure et changer de stratégie de promotion et de commercialisation. Car, salon ou foire ce n’est plus une simple manifestation d’exposition, c’est plutôt un tremplin pour de nouveaux marchés d’investissement et d’exportation.