Paris. Ceux qui y retournent à l’occasion de ces Jeux éprouveront sans doute un petit pincement au cœur. Ils retrouveront les mêmes avenues, les mêmes amphis, les mêmes bâtiments, avenues, malls, grandes surfaces et hypermarchés bondés, mais risquent de ne pas retrouver la même ambiance, les animations habituelles, le même accueil. Oui, Paris a sans doute changé. Ses hommes et femmes semblent avoir perdu un peu ce côté aimable et accueillant. La politique a tout détruit. Sauf les amitiés que chacune et chacun ont tissé tout au long de ces longues années de vie en commun. Et c’est ce qu’espèrent ceux qui gardent au fond d’eux autant de regrets que d’espoirs. Les Jeux olympiques de Paris 2024 seront le plus grand événement jamais organisé en France. Ils se tiendront à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 11 août 2024. Seize jours qui seront hors du temps. Paris 2024 sera (est déjà) le cœur du monde. Les Jeux, c’est du sport, mais bien plus encore. Rendez-vous culturels, artistiques, performances, débats d’idées, une manifestation unique en son genre. C’est un festival multiculturel qui s’adresse au monde entier. C’est une aventure qui entraîne à sa suite toute la planète pour une expérience inouïe.
Pour la troisième fois
Ces Jeux olympiques d’été de 2024, officiellement appelés les Jeux de la XXXIIIe olympiade, seront donc célébrés jusqu’au 11 août. Paris ouvre les bras aux Jeux pour la troisième fois de son histoire. Elle accueillera les Jeux olympiques et Paralympiques, événement symbole d’ouverture, de diversité et d’universalité. 19 jours de compétition (les tournois de handball, football et rugby ont débuté le 24 juillet), 10.500 athlètes sont attendus (5.250 messieurs et 5.250 dames) pour disputer 329 épreuves dans 32 sports (avec le Breakdance comme nouvelle discipline). Les Jeux olympiques de Paris, ce sera plusieurs milliards de téléspectateurs, 350.000 heures de diffusion, 9,7 millions de spectateurs, 35 sites de compétition 10.500 athlètes, 6.000 journalistes accrédités, 30.000 volontaires dédiés ; plus de 600.000 repas servis par jour au Village des athlètes.
Des chiffres qui donnent le tournis, mais qui confirment que les JO, c’est unique, c’est spécial, c’est incomparable.
Petite délégation, mais…
La Tunisie sera, bien entendu, là. Avec une délégation olympique et une représentation aux Jeux paralympiques. Elle sera à Paris avec une petite délégation, mais une représentation qui reflète bien la situation du sport dans le pays. Les sports individuels et de combat ont supplanté les sports collectifs qui ont perdu de leur lustre et qui paient, en cette occasion, les conséquences de leur manque de clairvoyance. Toujours est-il que ces disciplines de sports collectifs n’ont jamais pu atteindre des rangs avancés. C’était, en fin de compte, de la simple représentation. Ce sera le contraire avec les sports individuels et de combat. Malheureusement, la natation ne pourra pas briller avec la présence du médaillé en titre Ayoub Hafnaoui, qui a dû renoncer pour des contretemps dans sa préparation et c’est ainsi que deux ou trois médailles nous passent sous le nez. Néanmoins, la natation pourra assister à l’éclosion d’une nouvelle valeur, dont les progrès sont prometteurs, époustouflants même et comblent d’aise tous les observateurs. Il s’agit du jeune Ahmed Jaouadi qui est sorti du bois et est bien parti pour conquérir une place au soleil.
C’est au niveau des sports de combat qu’il faudrait s’attendre à des podiums. Dans quel ordre, cela dépend de la forme de nos jeunes représentants. A croire ce qu’on a avancé à leur propos, tout va pour le mieux. Mais dans ces disciplines où une tierce de seconde d’inattention peut valoir une élimination, il est difficile d’émettre un pronostic. Nos champions ont hanté en guise de préparation presque toutes les manifestations qui comptent, mais on ne sait jamais.
Le cœur lourd
Mais ces Jeux de Paris, en dépit des tours de passe-passe du CIO, ne sauraient effacer, ne pas reconnaître qu’à leur actif, il y a ce scandale qui marquera leur histoire. Une entité colonialiste et sioniste, dont les dirigeants sont accusés de crimes de guerre, y sera. Les lobbys qui la soutiennent sont plus forts que les slogans que l’on veut bien répéter à satiété. Liberté, égalité, fraternité, humanisme ne pourront jamais faire oublier les milliers de Palestiniens morts de famine ou sous les balles et les bombes de l’occupant, sans compter les blessés et les sans abri.
A l’instant de déclarer ces Jeux ouverts, il faudrait avoir une pensée pour ceux qui semblent être oubliés. Ces Jeux ne sauraient ressembler à ceux qui ont précédé. Les cœurs lourds parlent et les bouches se plaignent.