La Tunisie continue à représenter fièrement en Méditerranée le pays du dialogue interculturel et interreligieux, dans un espace géographique devenu depuis des années, hélas, un cimetière à ciel ouvert.
La Tunisie, un pays qui a accueilli entre le 19e et le 20e siècle environ 200.000 siciliens, réguliers et irréguliers, qui fuyaient la misère et la mafia de l’île (V. «Paroles et images d’une histoire ‘Mineure’. L’émigration sicilienne en Tunisie entre les XIXe et XXe siècles. Campisi/Pisanelli», Tunisie 2024, Éditions Arabesques), reste à ce jour un croisement multiconfessionnel rare : musulmans, chrétiens catholiques et protestants, juifs, orthodoxes… continuent à pratiquer librement leurs croyances sur tout le territoire dans leurs lieux de culte, car la liberté confessionnelle de toutes les religions est inscrite et garantie par la Constitution tunisienne.
Bien que beaucoup moins nombreuse que par le passé, la communauté catholique de Tunisie reste assez vivante dans le pays et les églises disséminées un peu partout, comme la grande cathédrale au centre de Tunis, continuent de célébrer régulièrement tous les rites et les événements religieux.
C’est le cas de la procession de Notre-Dame de Trapani, célébrée le 15 août de chaque année.
Dans les ruelles de la «Petite Sicile», quartier historique de l’émigration sicilienne situé au centre de la ville côtière de La Goulette (à 20 km de Tunis), la Vierge Marie est portée sur les épaules par les croyants et l’événement est suivi par les chrétiens, les musulmans et les juifs. C’est cet aspect-là qui rend cette procession unique aux yeux du monde entier et qui témoigne de la grandeur interconfessionnelle de ce pays.
La cérémonie a été célébrée le 15 août par l’archevêque de Tunis, Monseigneur Nicolas Lhernould, à l’église Saint-Augustin et Saint-Fidèle de La Goulette, suivie cette année par une procession symbolique. Cette rencontre a été l’occasion de voir les communautés religieuses de toutes les confessions prier pour la paix dans le monde et plus particulièrement pour la terre de Palestine.
Rappelons que plus de 100.000 chrétiens vivent aujourd’hui en paix en Tunisie.
Il convient également de rappeler que la Tunisie compte une très ancienne communauté juive depuis plus de 2500 ans et l’une des plus anciennes synagogues, construite sur les ruines du temple de Salomon, qui est également un lieu de pèlerinage.